samedi, avril 20, 2024
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Syrie: assaut militaire sur Idleb, une nouvelle rencontre Annan-Assad dimanche

Syrie: assaut militaire sur Idleb, une nouvelle rencontre Annan-Assad dimanche
 L’armée a pris d’assaut samedi la ville rebelle d’Idleb en pleine mission de paix à Damas de l’émissaire Kofi Annan qui a exprimé sa « profonde préoccupation » devant la répression sanglante de la révolte avant une seconde rencontre dimanche avec le président Bachar al-Assad. L’annonce par des militants de l’assaut sur Idleb (nord-ouest) assiégée depuis des jours par l’armée, est survenue après des déclarations de M. Assad excluant devant M. Annan toute solution politique à la crise avant l’élimination des « groupes terroristes », en allusion aux opposants.
L’escalade des violences, qui ont fait 80 morts selon une ONG syrienne au premier jour de la mission à Damas de M. Annan, émissaire de l’ONU et de la Ligue arabe, est un nouveau signe de la détermination du régime à mater la contestation.
Selon le président de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane, « les transports de troupes sont entrés à Idleb alors que les bombardements et les combats » se poursuivaient entre soldats et rebelles qui tentaient de défendre leur cité.
Depuis des jours, l’armée était massée dans cette province montagneuse et frontalière de la Turquie, en vue d’attaquer la ville et de la faire plier, selon les militants, après avoir pris le 1er mars le quartier anti-régime de Baba Amr à Homs (centre) dévasté par un mois de pilonnage sanglant.

Syrie: assaut militaire sur Idleb, une nouvelle rencontre Annan-Assad dimanche
M. Abdel Rahmane a fait état d’au moins 15 civils tués, de dizaines de blessés et de 150 arrestations à Idleb, haut lieu de la contestation visé depuis l’aube par les « bombardements les plus violents depuis l’envoi de renforts » militaires en début de semaine.
Au moins 21 déserteurs et 19 soldats ont en outre été tués dans des combats dans la province d’Idleb, a-t-il ajouté. Dix-sept autres déserteurs ont péri, selon l’OSDH, lors de combats dans la région de Damas, où un colonel de l’armée a été assassiné par un « groupe terroriste » selon l’agence officielle Sana.
Sept civils ont péri dans d’autres localités du pays, selon l’OSDH.
Recevant M. Annan, pour sa première visite à Damas depuis sa nomination en février, le président syrien a assuré que son pays était « prêt à faire réussir tout effort sincère pour trouver une solution » à la crise.
Mais il a averti que « tout dialogue ou processus politique ne peut réussir tant qu’il y a des groupes terroristes qui oeuvrent pour semer le chaos et la déstabilisation en s’attaquant aux civils et aux militaires », selon Sana.
M. Annan lui a pour sa part exprimé sa « profonde préoccupation concernant la situation en Syrie et a pressé le président Assad de prendre des mesures concrètes pour mettre fin à la crise », alors que les violences ont fait quelque 8.500 morts depuis un an, en majorité des civils d’après l’OSDH.

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Selon un communiqué de l’ONU à New York, il a aussi fait à M. Assad des propositions concernant « la fin de la violence, un accès pour l’aide humanitaire et le Comité international de la Croix-Rouge, la libération de prisonniers et l’amorce d’un dialogue politique qui n’exclut personne ».
L’ONU n’a toutefois fourni aucun détail quant à ces propositions.
L’émissaire international a en outre rencontré des opposants à Damas qui ont exigé des « signes de bonne volonté » du régime, notamment l’engagement de mettre fin aux violences, avant d’entamer un dialogue et une transition politique.
La mission de M. Annan ne semble en rien facile en raison des positions très éloignées des protagonistes et des divisions au sein de la communauté internationale entre le bloc Moscou-Pékin soutenant le régime, et l’Occident et les Arabes dénonçant sa répression brutale.

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Depuis le début de la révolte le 15 mars 2011, les autorités refusent de reconnaître l’ampleur de la contestation et assimilent l’opposition au régime à des « groupes terroristes » manipulés par l’étranger.
L’opposition de son côté dit avoir pris les armes pour défendre les civils et rejette tout dialogue avec M. Assad dont elle exige le départ.
Signe de la persistance des divisions, les ministres arabes des Affaires étrangères et leur homologue russe Sergueï Lavrov, qui divergent sur les moyens de mettre fin au conflit, ont appelé à l’arrêt des violences d’où qu’elles viennent en Syrie au terme d’une réunion au Caire.
Ils ont également refusé toute intervention étrangère, appelant à la mise en place d' »un mécanisme de supervision impartial » et à autoriser l’arrivée de l’aide humanitaire sans entraves, selon un communiqué commun lu par le ministre qatari des Affaires étrangères, Hamad ben Jassem Al-Thani.
Ce dernier a néanmoins jugé insuffisant un cessez-le-feu. « Il y a un génocide systématique de la part du gouvernement syrien (…) Nous ne pouvons accepter seulement un cessez-le-feu », a-t-il dit, répétant être en faveur de l’envoi de forces arabes et internationales en Syrie.
Son homologue saoudien, Saoud al-Fayçal, a jugé que le veto russo-chinois en février à une résolution onusienne avait permis au régime de poursuivre la répression.
Néanmoins Moscou maintient son refus de tout ingérence, en rejetant un nouveau texte américain au Conseil de sécurité et en appelant à renvoyer dos à dos le régime et les rebelles, ce que refuse l’Occident.
M. Annan doit quitter Damas dimanche pour Doha. Un diplomate turc avait affirmé qu’il visiterait prochainement les camps de réfugiés syriens à la frontière syro-turque.

AFP

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