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Cameroun: la coopération entre Etats indispensable pour lutter contre le trafic de l'ivoire

Cameroun: la coopération entre Etats indispensable pour lutter contre le trafic de l'ivoire
 Comment lutter contre le trafic de l’ivoire au Cameroun qui conduit au massacre de centaines d’éléphants? La coopération entre les Etats, en Afrique comme en Asie, est indispensable, selon des ONG. Depuis janvier, entre 128 et 480 pachydermes ont été tués dans le parc de Bouba Ndjidda, dans le nord du Cameroun, à la frontière avec le Tchad. 480 d’après la direction du parc, 128 selon le gouvernement.
« Le trafic d’ivoire est quelque chose de transfrontalier » et aucun pays ne peut le contrer efficacement sans coopérer avec les autres, fait observer Philip Forboseh, responsable local du Fonds mondial pour la protection de la nature (WWF) à Garoua, chef-lieu de la région camerounaise du nord où est située Bouba Ndjidda.
Dans ce parc, où se déroule un véritable massacre, responsables et éco-gardes ne font pas le poids, face à des braconniers originaires du Tchad et du Soudan équipés d’armes de guerre, de kalachnikov et de pistolets automatiques. Ils sont venus pourchasser les pachydermes et prélever leurs défenses au Cameroun après avoir opéré en Centrafrique et au Tchad voisin, selon des sources concordantes.
Selon la direction, les responsables du parc sont équipés d’à peine quatre anciennes armes de type Mas 36. Une petite équipe de cinq éco-gardes et 20 gardes volontaires doivent contrôler une superficie de 220.000 hectares.
En 2003, le gouvernement camerounais a pourtant lancé avec l’aide de The Last Great Ape organization (Laga), une ONG spécialisée dans la mise en application de la loi sur la faune, une opération de lutte contre les braconniers et trafiquants en multipliant arrestations et condamnations à des peines de prison.
Depuis, « beaucoup de commerçants illégaux ont été arrêtés et l’ivoire a disparu totalement de la place publique (…) mais le marché tourne toujours », regrette Eric Kaba, chargé de communication de Laga. Plus discret qu’auparavant, le trafic d’ivoire n’a pas pour autant disparu : « plus organisé, sophistiqué et beaucoup plus international », celui-ci s’est structuré « en syndicats du crime puissants », rendant la lutte plus compliquée, souligne M. Kaba.
« On voit seulement des Soudanais en train de transporter de l’ivoire à dos de chameaux mais la tête du trafic se trouve ailleurs et dispose de contacts à l’extérieur », souligne-t-il. Les défenses d’ivoire prélevées sur les éléphants camerounais se retrouveront ainsi en Asie, après avoir transité par l’Egypte, de même source. « Il faut que ces pays coopèrent en mettant en place un système et de suivi et d’alerte. Ils doivent aussi créer un protocole permettant à leurs différentes forces (sécuritaires) d’agir dès que l’alerte est donnée », suggère M. Forboseh.
Mais la direction du parc de Bouba Ndjidda ne dispose pas de système de communications avec l’extérieur du parc qui n’est pas couvert par le réseau téléphonique. Près de deux mois après le début du carnage, le gouvernement camerounais, dont l’absence de réaction a été critiquée, par l’Union européenne notamment, a déployé plus de 100 soldats dans le parc.
Pour David Hoyle, directeur de la conservation à WWF Cameroun, des éco-gardes supplémentaires « doivent être recrutés », de même qu' »ils doivent être armés » pour plus d’efficacité.
Si un peu moins de 500 éléphants ont été abattus, la perte serait catastrophique pour ce parc qui ne comptait que 600 spécimens, selon Céline Sissler-Bienvenu pour le Fonds international pour la protection des animaux (Ifaw) sur le site de l’organisation.

AFP

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