dimanche, mai 5, 2024
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Au moins un mort au lendemain d'un "coup d'Etat" avorté en Guinée-Bissau

Au moins un mort au lendemain d'un
 L’armée de Guinée-Bissau restée loyale au gouvernement s’est lancée mardi dans la traque des auteurs de la tentative présumée de coup d’Etat militaire de la veille, enregistrant au moins un mort. Des militaires mutins mais aussi des parlementaires opposés au gouvernement sont recherchés après l’arrestation du chef de la Marine, présenté comme le cerveau du coup de force avorté dans ce petit pays d’Afrique de l’Ouest miné par l’instabilité politique et le trafic de drogue.
Une équipe de militaires, policiers et paramilitaires a échangé des tirs avec des suspects armés dans la nuit de lundi à mardi dans la périphérie de Bissau. Un de ses membres a été tué sur le coup et trois autres ont été blessés dont un grièvement, a déclaré à l’AFP un officier supérieur.
Un premier bilan faisait état d’un mort et deux blessés.
D’autres opérations de recherche ont aussi été marquées par des échanges de tirs pendant près de trois heures dans la nuit, selon des militaires et des témoins.
Le calme était revenu dans la matinée à Bissau où des militaires et policiers étaient visibles par endroits, mais plus discrets que la veille.
Aucun bilan n’a été communiqué sur l’attaque lundi à Bissau du siège de l’état-major et deux unités de l’armée par des mutins et sur sa répression. Un journaliste de l’AFP a vu un officier supérieur avec une blessure à la tête dans un hôpital.
Ces évènements se sont déroulés en l’absence du pays du président Malam Bacaï Sanha, parti pour un séjour médical en France.
Dès lundi, l’armée a annoncé l’arrestation de plusieurs officiers en lien avec ce que le chef d’état-major, le général Antonio Indjai, a présenté comme un coup de force mis en échec et le Premier ministre Carlos Gomes Junior comme une « tentative de coup d’Etat » déjouée.
Militaires et députés du pouvoir suspects
Parmi les personnes arrêtées figure le chef de la Marine, le contre-amiral José Américo Bubo Na Tchuto, « considéré comme le cerveau de ce soulèvement », selon le porte-parole de l’armée, le commandant Samuel Fernandes.
D’après une autre source militaire, il a été conduit à Mansoa, à 60 km au nord de Bissau, où se trouve une garnison.
Ce contre-amiral est une personnalité controversée. Son nom a souvent été cité dans les enquêtes sur le trafic de drogue dans cette ancienne colonie portugaise en proie depuis son indépendance, en 1974, à une instabilité chronique, avec des coups d’Etat -avortés ou réussis- récurrents et des violences où l’armée joue un rôle prépondérant.
En août 2008, José Américo Bubo Na Tchuto avait été accusé d’avoir voulu renverser le régime du président Joao Bernardo Vieira – assassiné en mars 2009 par des militaires – puis blanchi en mai 2010 par la justice militaire.
Longtemps réputé proche du général Antonio Indjai, il était engagé depuis quelques mois dans une rivalité avec son supérieur, d’après la presse locale. Certains observateurs voient dans ces derniers évènements un règlement de comptes entre les deux officiers par hommes interposés.
Parmi les suspects recherchés, figurent des soldats qui, lors de l’attaque, « ont réussi à prendre des armes et munitions et à s’enfuir », selon un commandant de l’armée.
Selon un capitaine, l’armée traque aussi des députés du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC), formation du président Sanha et du Premier ministre Gomes.
Deux députés qui avaient été localisés « ont profité des échanges de tirs pour disparaître dans la nature, nous les recherchons activement », a dit cet officier. Il s’agit selon lui de Francisco Conduto De Pina et Roberto Cacheu, réputés opposés au Premier ministre.
Le domicile de M. Cacheu, à Antula, visé par les forces de sécurité, présentait mardi des impacts de roquettes et des murs calcinés, selon un journaliste de l’AFP.

AFP

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