lundi, novembre 25, 2024
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Climat: prolongations à Durban, en quête d'un souffle et d'un calendrier

Climat: prolongations à Durban, en quête d'un souffle et d'un calendrier
Les ministres et délégués de près de 200 pays jouaient les prolongations vendredi soir à Durban (Afrique du Sud) pour arracher un accord redonnant du souffle – et un calendrier – à la lutte contre le changement climatique. Un projet de texte, âprement discuté derrière des portes closes, évoquant un « cadre légal applicable à tous » après 2020, a suscité de vives réactions en particulier chez les pays les plus vulnérables face à la montée du thermomètre.
« Il est difficile pour nous d’accepter un nouveau processus qui s’achèvera en 2015 et qui ne sera pas opérationnel avant 2020 au plus tôt! », a réagi Karl Hood, au nom des petits Etats insulaires, directement menacés par la montée du niveau des océans.
Entamées le 28 novembre, les négociations marathon, largement éclipsées par la crise de l’euro, devaient se poursuivre toute la nuit et très probablement samedi dans la journée.
Un clash pourrait sonner le glas du protocole de Kyoto, seul traité juridiquement contraignant sur le climat, dont la première période d’engagement s’achève fin 2012 et qui revêt une forte charge symbolique pour les pays en développement.
Son effondrement serait un signal très négatif deux ans après le psychodrame du sommet de Copenhague.
Pour Sunita Narain, qui dirige le Centre for Science and Environment, ONG indienne basé à New Dehli, « cette conférence montre vraiment que la méfiance est à son comble: entre les riches et les pauvres, entre l’UE et les BASIC (groupe des pays émergents qui regroupe le Brésil, l’Afrique du Sud, l’Inde et la Chine), entre les Africains et l’UE, entre toutes les parties ».

Climat: prolongations à Durban, en quête d'un souffle et d'un calendrier
leader de Greenpeace exclu
La question du degré d’ambition des actions annoncées par les différents pays pour limiter ou réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) est également au coeur des débats. Pour l’heure, elles sont loin de répondre à l’objectif, affiché à Copenhague en 2009 et réaffirmée à Cancun l’an dernier, de limiter à 2°C la hausse de la température du globe.
La volonté des Européens est d’esquisser un nouveau cadre qui imposerait des objectifs de réduction de GES à tous les pays du monde alors que Kyoto ne s’applique ni aux Etats-Unis, qui ne l’ont jamais ratifié, ni aux grands émergents comme la Chine, l’Inde ou le Brésil.
L’Inde a exprimé des réticences et les Etats-Unis ne veulent pas entendre parler à ce stade d’un « accord juridiquement contraignant ». La position de la Chine restait difficile à décrypter.
« La Chine a soufflé le chaud et le froid. Si elle jetait tout son poids derrière la proposition européenne, cela mettrait la pression sur les Etats-Unis », estimait Thomas Spencer, de l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri), à Paris.
Faute d’accord sur une « feuille de route », l’Europe menace de ne pas reprendre d’engagements dans le cadre de Kyoto, ce qui viderait de son contenu ce traité emblématique signé en 1997 au Japon.
« Tous les pays, petits comme grands, ont besoin d’être écoutés », a souligné la ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Maite Nkoana-Mashabane, actrice-clé des dernières heures de négociations en tant que présidente de la conférence qui a rassemblé quelque 130 ministres et qui pourrait se prolonger jusqu’à samedi.
Les ONG ont affiché leur impatience en manifestant dans le centre de conférence. « Ce qui est en jeu ici est l’avenir de nos enfants et de nos petits-enfants! », a souligné le chef de file de Greenpeace, le Sud-africain Kumi Naidoo, avant d’être exclu du bâtiment et interdit d’y revenir.
« Ce que nous voyons, ce sont des pas de bébés. Ce n’est pas à la hauteur de l’enjeu ».

AFP

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