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Guinée: après l'élection de Condé, la torture reste une pratique ordinaire selon des ONG

Guinée: après l'élection de Condé, la torture reste une pratique ordinaire selon des ONG
Un an après l’élection de l’ancien opposant Alpha Condé à la tête de la Guinée, « la torture reste une pratique courante, voire ordinaire » dans ce pays, dénoncent des organisations de défense des droits de l’Homme dans un rapport présenté mardi à Paris. « Les forces de sécurité guinéennes usent encore régulièrement de la torture et de mauvais traitements à l’encontre de suspects de droit commun, de prisonniers, de personnes considérées comme des sympathisants de l’opposition politique et de militaires accusés de vouloir renverser le pouvoir en place », affirment ces ONG.
Dans le rapport « Torture en Guinée: la force fait loi », l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (Acat-France) et trois ONG guinéennes de défense des droits de l’Homme, soulignent que ces pratiques, courantes durant les 52 ans de dictatures précédentes, « perdurent en toute impunité » depuis « l’élection démocratique » d’Alpha Condé fin 2010.
« Malgré la volonté affichée par les autorités de réformer la justice et le secteur de la défense et sécurité, aucune des personnes mises en cause pour des faits de torture n’a jusqu’à présent été sanctionnée ou poursuivie en justice alors que beaucoup d’entre elles sont notoirement connues », souligne le rapport.
Lors d’une enquête de terrain menée en juin 2011, les équipes d’enquêteurs de ces ONG ont pu visiter plusieurs prisons et recueillir le témoignage de 36 personnes « victimes de torture ou de traitements cruels ou dégradants ».
Le rapport décrit notamment comment les forces de l’ordre ont profité du contexte de tensions et de la répression de violences post-électorales en novembre 2010 pour racketter des habitants, violer des femmes et emprisonner des hommes, souvent d’ethnies différentes de celle du président élu.
Les ONG estiment qu' »aucune réponse n’a été apportée aux victimes des violences politiques qui ont régulièrement frappé la Guinée depuis 2006″ et les victimes n’ont reçu aucune « indemnisation » des autorités guinéennes.
Les ONG appellent les autorités guinéennes à créer un mécanisme indépendant de surveillance des lieux de détention, à respecter les droits de la défense lors d’une arrestation et à sanctionner les auteurs d’actes violents.
Les trois ONG guinéennes associées à ce rapport sont l’Organisation guinéenne de défense des droits de l’homme (OGDH), Les mêmes droits pour tous (MDT) et l’Association des victimes, parents et amis du 28 septembre 2009 (Avipa).

AFP

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