
Le nom de Lucas Papademos, ex-vice-président de la Banque centrale européenne (2002-2010) et ex-gouverneur de la Banque centrale grecque (1994-2002), bras droit de Jean-Claude Trichet et conseiller de M. Papandréou est avancé par plusieurs médias comme le nouveau Premier ministre, en raison de son expertise de l’euro.
Le chef du parti d’extrême-droite Laos, Georges Karatzaféris, a lâché le nom de M. Papademos comme futur Premier ministre lors de sa rencontre à la mi-journée avec le président de la République Carolos Papoulias, qui mène une série de rencontres en vue de la formation du nouvel exécutif.
Lundi, M. Papandréou s’est entretenu au téléphone avec trois autres partis d’opposition mais aucune information sur la teneur des entretiens n’avait été rendue publique lundi en fin d’après-midi, les négociations se poursuivaient, selon la télévision publique Net.

Toutefois, seule la droite parmi les quatre partis de l’opposition s’est pour le moment engagée ouvertement à participer au nouveau gouvernement d’entente nationale.
L’annonce d’un nouveau gouvernement devrait donner un signe de normalisation de la vie politique en Grèce, espèrent les analystes, après le séisme politique et financier provoqué la semaine dernière en Europe par la tentative avortée de M. Papandréou de tenir un projet de référendum sur le deuxième plan de sauvetage UE pour la Grèce.

La zone euro et le FMI souhaitent aussi des engagements fermes avant de débloquer le prochain prêt de huit milliards d’euros en application du premier plan de sauvetage, du printemps 2010.
Sous forte pression européenne, M. Papandréou avait été contraint jeudi d’enterrer son projet de référendum, et d’accepter de quitter son poste, comme l’exigeait M. Samaras, au profit d’un gouvernement d’union nationale.
Lundi, la chancelière allemande Angela Merkel a exprimé son « respect » à M. Papandréou, qui a annoncé son départ pour obtenir le ralliement de l’opposition de droite au plan européen.
M. Papandréou a assuré lors d’entretiens téléphoniques avec le président du conseil européen Herman Van Rompuy, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso et le chef de la zone euro et Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker, que le nouveau gouvernement respecterait « les engagements de la Grèce qui découlent de l’accord européen ».
Le ministre des Finances Evangélos Vénizélos, poids lourd du Pasok, et qui devrait garder son portefeuille de vice-président du nouveau gouvernement, selon les médias, a lui aussi assuré que le pays tiendrait ses promesses en matière d’économies en arrivant à Bruxelles, où il participe lundi à une réunion des ministres des Finances de la zone euro.
Mardi, la Grèce prévoit l’émission d’un bon du Trésor d’un milliard d’euros à six mois dans le sillage d’emprunts à court terme, que le pays effectue après être privée des marchés pour des obligations à long terme.
Lundi, la presse marquait son soulagement après un week-end de thriller politique, bras de fer et tractations en saluant « l’accord historique de dernière minute » entre les deux rivaux pour sauver le pays de la faillite.
AFP