
Des combattants du CNT ont affirmé dimanche avoir pris un quartier dans le sud-ouest de Syrte. "Nous contrôlons 95% de Bouhadi, un fief de Kadhafi où de nombreux membres de sa famille et de son clan habitaient", a dit Drissi Mayar, ajoutant avoir pris samedi "une petite base militaire après de légers accrochages".
Hichem Khadhraoui, un représentant du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) qui a visité la ville de 70.000 habitants, a affirmé que des blessés et des malades ne pouvaient pas rejoindre l’hôpital à cause des combats et des bombardements de l’Otan.

Le CICR, qui a fourni 300 kits de soins pour blessés de guerre et 150 linceuls en plastique, a affirmé que les assiégés mouraient par manque de soins de base dus au "manque d’oxygène et de carburant pour le générateur" et que l’hôpital Ibn Sina était privé d’eau car son réservoir avait été touché.
Le CNT misait pourtant sur ces conséquences du siège imposé à la ville depuis le 15 septembre. Selon Hassan Duhan, commandant du conseil militaire à Misrata, les pro-Kadhafi à Syrte ont dit "à la radio qu’ils n’avaient plus d’électricité et qu’ils étaient à court de nourriture et de munitions

Des centaines d’habitants entassés dans des voitures chargées de valises et de sacs quittaient encore la ville dimanche en direction de Misrata, a constaté un journaliste de l’AFP.
"Nous partons à cause de la mise en garde d’Abdeljalil", a dit Ibrahim Aagab, qui a affirmé n’être pas parti avant faute d’essence. Tous les habitants n’avaient cependant pas entendu parler de cet appel.
Les combattants pro-CNT ont par ailleurs renoncé à combattre samedi après avoir constaté la présence de boucliers humains à Bani Walid, autre fief pro-Kadhafi à 170 km au sud-est de la capitale.

"Cette information est un mensonge et ne reflète pas la réalité. J’étais près du front de Syrte (…), nous avons été attaqués (…) par des rebelles très bien armés. Nous avons eu des morts", a-t-il affirmé, ajoutant que les "les nouvelles de Bani Walid sont excellentes".
Par ailleurs, plus d’un mois après la prise de Tripoli par les anti-Kadhafi, les habitants de la capitale sont de plus en plus nombreux à réclamer le départ des centaines de combattants armés venus de tout le pays.
"Ils ont toujours leurs armes avec eux et ils tirent en l’air. C’est dangereux et ça fait peur au gens", déplore Hamza Bonwara, un Tripolitain de 27 ans, qui estime qu’"il est temps qu’ils rentrent chez eux".
Alors que les armes libyennes inquiètent aussi les pays occidentaux qui redoutent leur utilisation par des groupes armés, près de 5.000 missiles anti-aériens SAM-7 issus des arsenaux du "Guide" déchu seraient toujours manquants, selon le CNT.
A Caracas, le président vénézuélien Hugo Chavez a réitéré son soutien au colonel Kadhafi dans un discours à la télévision d’Etat VTV: "Ils sont en train de le traquer pour le tuer. Nul ne sait où se trouve Kadhafi. Je crois qu’il est allé dans le désert", a-t-il déclaré.
DIASPORAS-NEWS — AFP