vendredi, mars 29, 2024
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Libye: combats à Bani Walid, un des derniers bastions pro-Kadhafi

Libye: combats à Bani Walid, un des derniers bastions pro-Kadhafi
Des combattants anti-Kadhafi ont lancé une offensive samedi soir à Bani Walid pour tenter de prendre un des derniers bastions du leader en fuite, alors que le Conseil national de transition (CNT) cherchait à asseoir son pouvoir à Tripoli. Des combats avaient lieu samedi soir à Bani Walid, oasis au milieu du désert au sud-est de Tripoli, malgré la décision du CNT de donner jusqu’au 10 septembre aux partisans de l’ancien "Guide" pour déposer les armes.
Dans l’après-midi, des habitants fuyant Bani Walid ont expliqué que ceux qui étaient restés attendaient angoissés dans une ville fantôme aux magasins fermés, sans essence ni gaz, et assuré que beaucoup de combattants pro-Kadhafi s’étaient enfuis, emportant les armes lourdes dans les montagnes environnantes.
Dans la soirée, des combattants pro-CNT ont lancé leur offensive. "On entre dans Bani Walid, et nous allons combattre", a déclaré Mahmoud Abdelaziz, porte-parole du CNT au poste de contrôle de Chichan, à quelques dizaines de kilomètres de Bani Walid.
Des journalistes de l’AFP ont vu une dizaine de pick-up équipés de mitrailleuses lourdes et de lance-roquettes artisanaux partir au front. "Il y a des combats", a déclaré le commandant Oussama Ghazi en prenant la même direction, tandis que des ambulances attendaient les éventuels blessés.

Libye: combats à Bani Walid, un des derniers bastions pro-Kadhafi
Plusieurs hauts responsables du CNT ont annoncé ces derniers jours que Mouammar Kadhafi pourrait se cacher à Bani Walid, mais les combattants sur place ont réfuté cette idée, tout en assurant que des proches de l’ancien "Guide", dont son fils Saadi, se trouvaient encore dans la ville.
Samedi, un conseiller spécial du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, Ian Martin, est arrivé à Tripoli pour s’enquérir des besoins du CNT afin de l’aider à rétablir la stabilité et la sécurité en Libye.
L’ONU accueillera d’ailleurs le 20 septembre à New York la prochaine conférence des "amis de la Libye", a annoncé samedi le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé.
Reconnu comme représentant légitime du peuple libyen par plus d’une soixantaine de pays, le CNT vient aussi d’être invité à Moscou par le gouvernement russe, qui a finalement lâché Mouammar Kadhafi, son allié de longue date.
Ils doivent parler d’énergie alors que la Libye, principale réserve de pétrole d’Afrique et quatrième producteur du continent, cherche à relancer sa production, qui était d’environ 1,7 million de barils par jour avant le conflit déclenché le 15 février par une révolte contre le pouvoir de Kadhafi.
Cherchant parallèlement à rétablir l’ordre et à reconstruire le pays ravagé par la guerre civile, le CNT a annoncé qu’il s’installerait "la semaine prochaine" à Tripoli, après avoir siégé des mois à Benghazi, à un millier de kilomètres à l’est. 

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Les nouvelles autorités ont aussi créé une commission chargée de la sécurité dans la capitale, sous la direction d’Ali Tarhouni, également chargé des Finances et du Pétrole au sein du bureau exécutif du CNT.
Dans l’immédiat, des unités de combattants pro-CNT vont cependant aider la police, qui assure compter 7.000 hommes, pour veiller à la sécurité dans les rues de la capitale. Elles quitteront Tripoli dès que la police sera en mesure de prendre le relais, a expliqué M. Tarhouni.
Des policiers ont recommencé samedi à patrouiller dans la capitale. Autre signe de normalisation, la circulation a repris, avec de nombreux embouteillages. Des banques et certains commerces ont rouvert, et les queues s’allongeaient devant les boulangeries.
Sur le plan politique, le représentant du CNT au Royaume-Uni, Guma al-Gamaty, a évoqué vendredi un calendrier prévoyant l’élection d’une assemblée constituante dans 8 mois puis des élections générales un an plus tard.
Parallèlement, le responsable des affaires militaires au sein du CNT, Omar al-Hariri, a annoncé que la reconstitution de l’armée nationale libyenne était en cours.
La communauté internationale et le nouveau régime, qui contrôle la majeure partie de Libye, estiment cependant que le conflit ne sera vraiment terminé qu’avec la capture de Mouammar Kadhafi, qui reste introuvable.
L’Otan a d’ailleurs annoncé samedi des frappes la veille contre des cibles pro-Kadhafi autour de Bani Walid et surtout dans les environs de Syrte, à 360 km à l’est de Tripoli, principal bastion pro-Kadhafi. Aucun mouvement n’a cependant été relevé samedi en direction de Syrte, que ce soit par l’ouest ou par l’est.
Face à un début de retour à la normale, les investisseurs étrangers ont été invités à revenir en Libye. "Leurs investissements sont encore là et nous respectons les contrats passés", a affirmé le "ministre" de l’Economie du CNT, Abdallah Shamiyya.
Le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini, a affirmé que son pays maintiendrait "sa première place" dans la production d’hydrocarbures en Libye et qu’il ne craignait pas de perdre son rang face à d’autres pays en pointe aux côtés des anti-Kadhafi, comme la France.

Diasporas-News — AFP

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