
Le "gouvernement" des rebelles, le comité exécutif du Conseil national de transition (CNT), jusque là installé à Benghazi, a été transféré à Tripoli, a annoncé dans la nuit de jeudi à vendredi Ali Tahouni, son vice-président. Huit hauts responsables du CNT sont arrivés jeudi dans la capitale pour préparer la transition politique, a annoncé de son côté un porte-parole du CNT, Mahmoud Chammam.

L’Otan "bombarde en ce moment la ville de Syrte", a indiqué la télévision sans plus de précision. Syrte, région natale de Kadhafi, est un bastion du régime et, selon les rebelles, un des refuges possibles pour le leader traqué.
"Il faut résister contre ces rats d’ennemis, qui seront vaincus grâce à la lutte armée", a déclaré le colonel Kadhafi dans un enregistrement diffusé par la chaîne satellitaire Arrai, basée en Syrie, appelant ses partisans à libérer Tripoli. La diffusion de ce message intervient cinq jours après l’entrée des rebelles dimanche dans la capitale et quarante-huit heures après la prise de contrôle mardi de Bab al-Aziziya, le vaste complexe résidentiel du colonel Kadhafi.
A Washington, la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a appelé jeudi les rebelles libyens à se montrer fermes face à la "violence extrémiste" et estimé que les prochains jours et semaines seront "critiques" en Libye.

La somme de 1,5 milliard de dollars est retenue par les Etats-Unis, qui veulent envoyer 500 millions de dollars à des groupes humanitaires internationaux, 500 millions au CNT pour payer des salaires et des services essentiels et 500 millions à un fonds international pour la Libye pour acheter du carburant et d’autres biens de première nécessité.

A Benghazi, fief des rebelles dans l’est du pays, Moustapha Abdeljalil, chef du CNT, avait auparavant promis de récompenser, lors de la reconstruction du pays, les Etats ayant aidé la Libye "en fonction du soutien" qu’ils ont apporté aux insurgés.
Dans Tripoli, après plusieurs heures de combats intenses, les rebelles ont réussi à prendre le contrôle d’Abou Salim, un quartier du sud de la ville proche de Bal al-Aziziya, mais les combats se sont déplacés dans le secteur voisin de Machrour, a indiqué le chef d’un bataillon de combattants.
Après avoir pris le contrôle de Bab al-Aziziya, les rebelles cherchaient en effet surtout à mettre la main sur Mouammar Kadhafi et ses fils, toujours introuvables jeudi.

Pour encourager à la capture de l’ancien "Guide" libyen, les rebelles ont offert une récompense de près de 1,7 million de dollars à quiconque permettrait de le retrouver, vivant ou mort.
Selon le quotidien Daily Telegraph, des membres des forces spéciales britanniques sont également déployés sur le terrain en Libye, essentiellement pour rechercher le colonel Kadhafi, mais les autorités n’ont pas confirmé l’information.
Dans l’Ouest, Zouara était toujours contrôlée par la rébellion mais reste encerclée par les forces loyalistes, ont indiqué jeudi à l’AFP des rebelles de Sobratah qui s’apprêtent à désenclaver cette ville. Dans l’extrême sud-saharien, les rebelles libyens ont annoncé avoir pris le contrôle de la localité d’Al-Wyg, "stratégique, notamment car elle abrite une piste d’atterrissage", selon une source rebelle.
Selon M. Abdeljalil, le conflit en Libye a fait "plus de 20.000 morts" depuis le début mi-février de l’insurrection.
Diasporas-News — AFP