
La SADC est régulièrement critiquée pour son impuissance à régler les crises. Dans ce contexte, des voix s’élevent pour rappeler ses objectifs au groupe régional, à commencer par le développement de la démocratie.
"Nous devons commencer à demander à nos dirigeants à rendre des comptes", a déclaré devant des journalistes Boichoko Ditlhake, chef d’une coalition d’associations de la région.
"Il y a un mépris systématique du cadre définissant la façon dont les pays membres dans notre instance régionale devraient se comporter", a-t-il ajouté.
Les groupes de la société civile et défenseurs des droits de l’homme se disent d’autant plus frustrés que les conclaves de la SADC se déroulent à huis clos, se terminant par un simple communiqué.

Outre un réglement des crises au Zimbabwe et à Madagascar, les dirigeants de la SADC sont concernés par la répression de récentes manifestations anti-gouvernementales au Malawi et au Swaziland.
L’organisation régionale a sans doute épargné un désastre total au Zimbabwe, en parrainant l’accord de partage du pouvoir de 2009 entre le vieux président Robert Mugabe et son principal opposant, le Premier ministre Morgan Tsvangirai.
M. Mugabe réclame régulièrement des élections le plus tôt possible, avec ou sans Constitution, tandis M. Tsvangirai insiste pour que la nouvelle loi fondamentale soit adoptée, ainsi que des textes libéralisant les médias.
Les froncements de sourcils des pays voisins ont semble-t-il évité un retour aux violences d’avant 2009, mais ils n’ont jusqu’à présent pas forcé le camp Mugabe à jouer la carte de l’union nationale.
Pour Madagascar, les chefs d’Etat de la SADC ont approuvé en juin une feuille de route devant préparer des élections, afin de sortir de la crise qui dure depuis le renversement en mars 2009 du président Marc Ravalomanana par le maire de la capitale, Andry Rajoelina, avec le soutien de l’armée.
Le document prévoit que M. Rajoelina reste au pouvoir jusqu’à l’organisation du scrutin, et l’autorise à être candidat à la présidentielle.

La situation est bloquée. Les forces de l’ordre malgaches s’opposent au retour de l’ancien président et M. Rajoelina a rappelé que la justice l’accueillerait de toute façon: M. Ravalomanana a été condamné par contumace aux travaux forcés à perpétuité, pour son rôle dans la mort de 36 manifestants abattus sans sommation par la garde présidentielle en février 2009.
Le secrétariat de la SADC a bien évoqué une "amnistie", mais Antananarivo fait la sourde oreille.
Les dirigeants de la région devront aussi se pencher sur la situation au Malawi, où les forces de sécurité ont violemment réprimé des manifestations anti-gouvernementales le mois dernier, faisant 19 morts.
La situation au Swaziland, petite monarchie absolue qui a également fait taire ses opposants sans ménagement, devrait aussi figurer au programme du sommet.
Diasporas-News — AFP