mardi, décembre 3, 2024
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Vent de folie à New York pour les premières unions homosexuelles

Vent de folie à New York pour les premières unions homosexuelles
A l’ouverture des bureaux de l’état civil à 8H30 (12H30 GMT), les candidats au mariage faisaient déjà la queue par centaines sous le soleil de plomb qui frappe la métropole américaine, dont la communauté gay est depuis la fin des années 1960 à la pointe du combat pour les droits des homosexuels.
"Nous sommes arrivées à 4H30 du matin. Il faisait encore noir et tout était silencieux. Et puis le soleil s’est levé et nous avons commencé à nous agiter. Les gens ont commencé à affluer et d’un coup tout cela est devenu vrai", raconte Yolanda Potasinski, cadre d’entreprise de 55 ans, qui s’apprête à épouser Nancy Mertzel, une avocate âgée de 48 ans.
Les deux femmes occupent la tête de la file qui s’est formée à l’extérieur du bâtiment administratif du sud de Manhattan. Beaucoup se sont mis sur leur trente-et-un, quelques-uns ont opté pour des couleurs criardes, sous des ombrelles multicolores destinées à se protéger du soleil.
"Dix, neuf, huit, sept, six, cinq, quatre, trois, deux, un, YES", hurle la file des futurs mariés lorsque s’ouvrent enfin les portes.
 "C’est une énorme histoire. Nous ne sommes plus des citoyens de deuxième classe dans l’Etat de New York. Mais il reste du travail à faire dans le reste du pays", triomphe Yolanda.
L’Etat de New York est devenu le 24 juin le sixième Etat américain, et de loin le plus grand, à autoriser le mariage gay. Dans la seule ville de New York, la plus peuplée des Etats-Unis, la mairie devait marier 823 couples, homosexuels en très grande majorité. Le record précédent, avec 621 mariages, remontait à la Saint-Valentin du 14 février 2003.
Devant l’afflux des demandes, la mairie avait dans un premier temps prévu d’organiser une loterie pour sélectionner les couples autorisés à se dire oui en ce 24 juillet. Mais elle y a finalement renoncé, de nombreux couples ayant d’eux-mêmes choisi de convoler à une date ultérieure.
L’adoption de la loi s’est accompagnée d’une longue polémique alimentée par les adversaires du mariage homosexuel qui n’avaient pas renoncé dimanche à faire entendre leur opposition. Une dizaine d’entre eux manifestaient devant le bureau de l’état-civil, séparés par des barrières métalliques et par de nombreux policiers de la file des fiancés.
"Mariage gay: mauvaise idée", pouvait-on lire sur une pancarte brandie par un militant juif orthodoxe.
Ignorant la polémique, le maire de la ville, Michael Bloomberg, devait lui-même marier deux de ses collaborateurs dans sa résidence officielle.

Vent de folie à New York pour les premières unions homosexuelles
Parallèlement aux cérémonies légales, la ville se prépare depuis plusieurs semaines à l’explosion des mariages gays. Hôtels, restaurants, fleuristes et entreprises de restauration à domicile rivalisent de propositions, tandis que Central Park prévoit une gigantesque journée de noce collective dimanche prochain.
Ailleurs dans l’Etat, des mariages ont été célébrés dans la nuit dès 00H00, à l’heure de l’entrée en vigueur de la loi. Dans la ville de Niagara Falls, Kitty Lambert et sa compagne Cheryle Rudd se sont dit oui devant les chutes du Niagara, qui étaient pour l’occasion illuminées aux couleurs de l’arc-en-ciel, symbole de la communauté gay.
"Nous n’avons pas fait ça à nous deux toutes seules", a déclaré Mme Lambert au quotidien local Buffalo News. "Chacun a joué un rôle pour obtenir cette loi".
L’entrée en vigueur de la loi a été précédée vendredi par une nouvelle avancée des droits au niveau fédéral: le président Barack Obama a certifié que l’armée américaine était désormais prête à accueillir des homosexuels dans ses rangs, permettant l’abrogation définitive dans deux mois du tabou gay après 18 ans d’une loi controversée.
New York a été en juin 1969 le théâtre d’émeutes contre le harcèlement des homosexuels après une descente de police au Stonewall Inn, un bar du quartier de Greenwich Village. Ces émeutes sont considérées comme le point de départ du mouvement de libération des homosexuels et l’origine des défilés annuels des fiertés homosexuelles dans le monde. 

Diasporas-News — AFP

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