jeudi, mars 28, 2024
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Malawi: Mutharika défend sa police et menace ses opposants

Malawi: Mutharika défend sa police et menace ses opposants
Alors que l’armée était toujours déployée dans les grandes villes pour éviter tout désordre, le chef de l’Etat a prononcé un discours de colère devant des policiers de la ville de Zomba, l’ancienne capitale coloniale.
Aux manifestants, il a promis "la colère du gouvernement (…) s’ils osent descendre dans la rue". Avant de louer "la noble contribution (de la police) à la sécurité du peuple, de la propriété privée et de la paix". Sans dire un seul mot du fait que ses policiers ont tiré à balles réelles pour disperser les émeutiers.
Puis M. Mutharika s’est fait menaçant pour accuser le leader de l’opposition John Tembo, sa propre vice-présidente Joyce Banda, et le militant des droits de l’homme Undule Mwakasungura d’avoir cherché "à renverser (le) gouvernement, et d’avoir échoué".
"Mais ils doivent savoir que ceci est un crime grave. Ils doivent être prêts à en subir les conséquences", a-t-il dit: "Ce que les honorables Tembo, Mwakasungura et Joyce Banda doivent savoir, c’est que les âmes de ceux qui sont morts dans les émeutes, le mercredi 20 juillet, vont les hanter et qu’ils ne connaîtront plus la paix de l’esprit".

Malawi: Mutharika défend sa police et menace ses opposants
M. Tembo et Mme Banda n’étaient pas parmi ceux qui ont appelé aux manifestations. M. Mwakasungura était lui à la tête de la coalition de mouvements qui a organisé les marches de mercredi pour protester contre la dérive autoritaire du régime et la mauvaise gouvernance économique.
Vendredi ont eu lieu les obsèques de la plupart des victimes des émeutes. Dans la ville de Mzuzu, où neuf personnes avaient été tuées, les funérailles collectives de huit victimes ont d’abord été interdites dans la matinée par les autorités, avant d’être finalement autorisées.
"Sous la pression et dans le tumulte, les autorités nous ont autorisé à enterrer nos huit héros lors de funérailles collectives", a indiqué à l’AFP Moses Mkandawire, directeur de l’organisation de défense des droits de l’homme Eglise et Société, depuis la ville de Mzuzu (nord).
Les brutalités policières et les tirs à balles réelles ont suscité une large réprobation de la communauté internationale.
A Bruxelles, la chef de la diplomatie de l’Union européenne Catherine Ashton a "fermement condamné le recours à la force et aux munitions réelles par les autorités du Malawi pour empêcher leurs propres citoyens d’exercer leur droit constitutionnel de manifester pacifiquement". La France de son côté a dénoncé "les dérives inacceptables du régime".
Aux Etats-Unis, le département d’Etat a condamné le recours à la force et averti le président Mutharika que les actions du gouvernement minaient la démocratie. Les Etats-Unis ont signé en avril un accord avec le Malawi pour lui fournir 350 millions de dollars d’aide. Le département d’Etat a rappelé que M. Mutharika s’était engagé au moment de la signature de cet accord "à respecter la démocratie et la bonne gouvernance, la liberté d’expression et la liberté d’association".
Vendredi, la police a annoncé que 275 personnes au total avaient été arrêtées. Les personnes interpellées, a déclaré un porte-parole de la police, sont toutes de "purs délinquants" ayant participé aux saccages et sont poursuivis pour atteinte à la propriété, incendie criminel et conduite incompatible avec la paix publique. 

Diasporas-News  — AFP

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