vendredi, décembre 6, 2024
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Maroc: partis politiques et imams à fond pour le "oui" au référendum

Maroc: partis politiques et imams à fond pour le
Même les critiques les plus virulents quant au projet du roi ne s’attendent pas à un échec du référendum, alors que certains partisans du "oui" y voient une étape transitoire vers plus de démocratie et un pacte rénové entre le souverain et ses sujets.
Le souhait de certains d’une véritable monarchie parlementaire, à l’image du voisin espagnol, ne semble pas être pour l’heure à l’ordre du jour dans ce pays très traditionnel et religieux, le roi ayant un statut de "commandeur des croyants".
Le projet de réformes constitutionnelles renforce le rôle de Premier ministre, qui voit ses prérogatives élargies, dont le pouvoir de dissoudre le parlement et de présider un "conseil de gouvernement" en l’absence du roi.
A défaut d’une véritable campagne autour du référendum fixé au 1er juillet, soit deux semaines seulement après son annonce par le roi, la seule inconnue reste le niveau de participation.
Depuis l’annonce du référendum par le roi, les organes officiels notamment les télévisions organisent tous les soirs des programmes sur la campagne référendaire, chaque parti politique expliquant les raisons de son adhésion au projet.

Maroc: partis politiques et imams à fond pour le
"J’écoute le soir à la télévision les discours des responsables des partis politiques qui se répètent à l’infini. Mais je voterai +oui+ au référendum car le pays est en marche progressivement et nous vivons une époque beaucoup moins répressive que sous Hassan II", le père de l’actuel roi, explique à l’AFP Youssef Idriss, un jeune informaticien qui ne se réclame d’aucun bord.
Les journaux, dont un grand nombre sont des organes de partis siégeant au parlement, consacrent également leur Une à l’évènement.
"Les masses réagissent positivement avec la campagne du parti pour le +oui+", titrait mardi le quotidien Al Ittihad Ichtiraki, l’organe de presse de l’Union socialiste des forces populaires (USFP, coalition gouvernementale).
Face à la décision du Mouvement du 20 février — manifestants qui revendiquent des réformes politiques profondes et appellent au boycott du référendum — la mobilisation menée par autorités en faveur du "oui" s’est étendue aux mosquées.
"Ce projet comporte tous les bienfaits dont a besoin notre société pour organiser sa vie quotidienne, qui restera ainsi attachée aux fondements religieux", selon le prêche officiel qui a été lu par tous les imams du royaume lors de la prière de vendredi dernier.
Dimanche, la Zaouia Boudchichia, l’importante confrérie religieuse qui prône un islam sunnite et mystique, et qui est favorable au roi, a mobilisé en masse ses "adeptes" pour une grande marche à Casablanca en faveur du projet.
"Il y a une dynamique politique régionale et notre jeunesse veut l’accompagner pacifiquement pour soutenir le projet royal", estime Lahcen Sbaï Idrissi, porte-parole de la confrérie.
Le recours à l’élément religieux montre que les partis politiques se sont affaiblis et ont du mal à mobiliser.
"L’Etat se voit contraint de recourir à la confrérie Boudchichia, qui est financée en partie par le palais royal, pour mobiliser en faveur du référendum parce que la capacité des partis à mobiliser dans la rue s’est étiolée", selon l’historien Mâati Monjib.

Diasporas-News – AFP

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