Mais malgré les protestations et les sanctions occidentales, le pouvoir reste inflexible et continue d’envoyer ses forces mater les manifestations quasi-quotidiennes en Syrie, où plus de 2.200 personnes en majorité des civils ont péri en plus de cinq mois de contestation, selon l’ONU.
Dans la province de Hama (centre), des blindés ont pris position dans la localité d’Al-Qoussour et les forces de sécurité ont été déployées en grand nombre dans celle d’al-Hader, selon les Comités locaux de coordination (LCC), un groupe animant les manifestations.
Des tirs sporadiques ont été entendus et un grand nombre d’arrestations ont été opérées, ont-ils ajouté dans un communiqué. Les forces de sécurité sillonnaient la ville avec leurs pick-up montées de mitraillettes pour "terroriser les habitants".
Moustapha Rostom, une figure de l’opposition, a été arrêté chez lui la nuit dernière à Salamyeh, dans la province de Homs, par les services de renseignements militaires, ont-ils poursuivi. M. Rostom, dont l’état de santé est instable, n’a pas été autorisé à prendre ses médicaments.
La province de Homs, au sud de Hama, était toujours le théâtre mercredi d’opérations des forces de sécurité et de l’armée qui ont lancé un assaut sur la localité de Houlé, arrêtant 16 personnes, a indiqué l’OSDH.
Les autorités avaient remis lundi à leurs familles à Houlé 13 corps de personnes enlevées par les forces de sécurité début août, provoquant la colère des habitants, a-t-il ajouté.
Toujours à Houlé, les troupes ont mis le feu aux domiciles de deux hommes et menacé d’arrêter leurs épouses et enfants s’ils ne se rendaient pas, selon les LCC, alors que dans le village d’Aqrab, elles ont incendié une maison, mené des perquisitions et des arrestations.
En soirée, des milliers de personnes ont manifesté dans plusieurs villes dont Homs et Hama, alors que dans la région de Damas, des tirs ont été entendus.
De son côté, Amnesty International a affirmé dans un rapport que le nombre de décès dans les prisons syriennes avait augmenté de "façon alarmante" en 2011. Elle a recensé "88 cas de décès de prisonniers, arrêtés dans le cadre de la répression" du 1er avril au 15 août. Ils étaient de sexe masculin, dont 10 adolescents âgés de 13 à 18 ans.
Pour au moins 52 cas, l’organisation, basée à Londres, déclare disposer de suffisamment d’éléments pour penser que "des actes de torture ou des mauvais traitements ont conduit ou contribué au décès".
En réaction au rapport, l’administration américaine a dénoncé "des sévices odieux" dans les prisons syriennes. "Un gouvernement qui assassine et torture ses propres citoyens, notamment des enfants, ne peut être considéré comme légitime par aucun d’entre nous", a affirmé le département d’Etat.
"Le pouvoir à Damas aurait tort de croire qu’il est protégé de son propre peuple. Le président syrien a commis l’irréparable. La France, avec ses partenaires, fera tout ce qui est légalement possible pour que triomphent les aspirations du peuple syrien à la liberté et à la démocratie", a affirmé de son côté M. Sarkozy.
Diasporas-News –AFP