En effet depuis le 22 mars 2012 un coup d’état est perpétré à Bamako contre le président Amadou Toumani TOURE. Les putschistes du comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat (CNRDRE), dirigés par le capitaine Amadou Haya SANOGO, qui bénéficie d’un large soutien de la rue, ont annoncé s’être emparés du contrôle de l’armée pour mettre fin au pouvoir du président ATT. Ils accusaient notamment son incapacité à lutter contre les hommes de la rébellion Touarègue qui ont repris les armes à la mi-janvier dans le désert du nord du MALI.
Pour mémoire depuis l’indépendance du Mali tout le nord du pays, territoire d’une grande immensité désertique habité par les Touareg a toujours voulu prendre son autonomie. Le MNLA (mouvement national de libération de l’AZAWAD) est la principale organisation et force militaire qui entretien une rébellion depuis plusieurs dizaines d’années.
Le docteur Mme Haram SIDIBE consultante en coopération internationale auprès de l’ONU est originaire du Mali. Elle vit depuis vingt cinq ans en Italie en région TOSCANE où elle a effectué toutes ses études scolaires et universitaires. Elle a décidé de nous donner son avis personnel en tant que consultante en coopération internationale sur ce qui se passe dans son pays. Voici notre compte rendu :
Diasporas-News : Madame, que pensez-vous de ce qui se passe aujourd’hui dans votre pays ?
Haram SIDIBE : Je vous remercie et salue tous les maliens du monde entier qui vivent l’horrible situation aujourd’hui. Je voudrais vous dire que cette situation m’a traumatisée parce que pendant le coup d’état j’étais en mission au Mali. Tous les maliens ont été surpris par ce renversement du pouvoir, même si depuis un certain temps la population était inquiète du retour des combattants au Mali, les ex-rebelles après la chute de Kadhafi. Le gouvernement Malien a accepté de les recevoir sans les avoir désarmés. Nous avons posé des questions en son temps de l’opportunité de cette décision dans la zone la plus fragile (le nord) du pays. Mais le Mali était à deux mois des élections, et l’on pensait que cela aurait permis une alternance pour changer les choses au niveau des prises de décision. Malheureusement les rebelles ont profité de la confusion créée par les putschistes au niveau de l’armée pour s’emparer de plusieurs villes jusqu’à Tombouctou et Gao aidés effectivement des ex-combattants de Kadhafi.
Aujourd’hui c’est un Mali déchiré ; il y a une crise sociale très grave, les gens n’arrivent pas à s’entendre malgré la médiation du Burkina Faso pour le compte de la CEDEAO, malgré les deux gouvernements successifs dont le dernier d’union nationale. La résolution 2071 des nations unies à demandé au gouvernement de créer des liens de dialogues avec les mouvements rebelles. Et à la suite la CEDEAO et le gouvernement malien devront présenter un plan pour démanteler les groupes terroristes. Moi je crois que les maliens doivent s’entendre, doivent dialoguer, je suis optimiste et j’y crois. Il faut un dialogue intra malien parce que c’est un problème qui perdure depuis les indépendances à travers les différentes rebellions dont la première tragique en 1962. Le Mali doit être reconnu comme un pays de diversité culturelle et ethnique. Il faut écouter les un les autres et trouver des solutions. Il faut que l’unité malienne et sa souveraineté en tant qu’état soient sauvegardées par la communauté internationale parce que chaque minorité ne peut pas revendiquer une autonomie comme les 2 % que constitue la communauté TOUAREG qui revendique 90 % du territoire malien. Je crois que les problèmes sont réels et il faut les affronter pour trouver des solutions. L’exemple de Benghazi en Lybie a démontré que ce sont les mêmes mouvements radicaux qui agissent partout. Et l’instabilité grandissante au Mali avec les groupes terroristes Al-Qaïda provenant de l’IRAK, de l’Afghanistan, va créer l’instabilité dans les autres pays voisins si l’on y prend garde. Le Mali est devenu le No man‘s land de toutes les organisations terroristes du monde.
Nous pensons qu’il faille vite restaurer l’état de droit, la démocratisation amorcée depuis plusieurs années qui a fait de ce pays un exemple en Afrique. Il faut aussi restaurer la croissance amorcée à Bamako. Que cette croissance ne reste pas à Bamako, que toutes les communautés puissent en bénéficier sans exclusion. Il faut prendre en charge les jeunes pour ne plus continuer d’être du bétail pour les terroristes.
D-N : Madame quelles sont aujourd’hui les priorités au Mali ?
H.S : La priorité actuellement c’est de libérer le Nord du Mali pour que les populations puissent vaquer à leurs occupations. A près quoi nous la communauté Malienne de la diaspora organiserons une conférence nationale pour faire le diagnostic de la situation. Nous pouvons déjà faire remarquer que le processus de développement du mali n’a pas pris en compte tout le monde et c’est le résultat que nous constatons aujourd’hui. La gouvernance d’un pays ce n’est pas seulement les élections, c’est donner, et créer des opportunités à toutes les composantes de la société.
D-N : Vous vivez depuis vingt cinq ans en Italie, comment vous sentez-vous dans ce pays ?
H.S : Moi j’ai deux poumons qui sont partagés, une partie pour l’Italie et l’autre partie pour le Mali. Je dis souvent que l’Afrique m’a tant donné, m’a mise au monde mais l’Italie m’a tout donné. Dans ce pays le droit des femmes est beaucoup respecté même si en Afrique certains pays ne manquent pas à la règle. Je me sens bien dans ce pays qui m’a adoptée et je lui dois tout.
D-N : Que pensez-vous de l’émancipation de la femme ?
H.S : Je ne pense pas qu’il faille parler d’émancipation mais plutôt de liberté. Pas que j’en manquais, je viens d’un contexte social où je suis née libre. Les femmes comptent beaucoup en Afrique. Les femmes constituent la colonne vertébrale de l’Afrique. En Afrique la femme n’aime pas qu’on lui fasse une vision de misérabiliste comme la coopération internationale le fait. La femme en Afrique est fière d’être l’ossature de la société et de prendre en charge l’enfant qu’on voit sur leur dos matin et soir dans les brousses s’occuper de la famille. L’idée de liberté doit être conceptualisée. La femme Africaine participe aux prises de décisions importantes dans les familles. Moi, ma mère est toujours consultée pour les prises de décisions dans ma famille. Moi-même étant à l’extérieur je suis toujours sollicitée pour les prises de décisions importantes dans ma famille.
Je vous remercie et espère que la paix et la cohésion sociale sera retrouvée au Mali. Je salue la dernière résolution du conseil de sécurité de l’ONU pour le déploiement d’une force militaire internationale au Mali.
Contact : HARAM.SIDIBE@GMAIL.COM
RENE KOUAME (IT
ALE)
Pour mémoire depuis l’indépendance du Mali tout le nord du pays, territoire d’une grande immensité désertique habité par les Touareg a toujours voulu prendre son autonomie. Le MNLA (mouvement national de libération de l’AZAWAD) est la principale organisation et force militaire qui entretien une rébellion depuis plusieurs dizaines d’années.
Le docteur Mme Haram SIDIBE consultante en coopération internationale auprès de l’ONU est originaire du Mali. Elle vit depuis vingt cinq ans en Italie en région TOSCANE où elle a effectué toutes ses études scolaires et universitaires. Elle a décidé de nous donner son avis personnel en tant que consultante en coopération internationale sur ce qui se passe dans son pays. Voici notre compte rendu :
Diasporas-News : Madame, que pensez-vous de ce qui se passe aujourd’hui dans votre pays ?
Haram SIDIBE : Je vous remercie et salue tous les maliens du monde entier qui vivent l’horrible situation aujourd’hui. Je voudrais vous dire que cette situation m’a traumatisée parce que pendant le coup d’état j’étais en mission au Mali. Tous les maliens ont été surpris par ce renversement du pouvoir, même si depuis un certain temps la population était inquiète du retour des combattants au Mali, les ex-rebelles après la chute de Kadhafi. Le gouvernement Malien a accepté de les recevoir sans les avoir désarmés. Nous avons posé des questions en son temps de l’opportunité de cette décision dans la zone la plus fragile (le nord) du pays. Mais le Mali était à deux mois des élections, et l’on pensait que cela aurait permis une alternance pour changer les choses au niveau des prises de décision. Malheureusement les rebelles ont profité de la confusion créée par les putschistes au niveau de l’armée pour s’emparer de plusieurs villes jusqu’à Tombouctou et Gao aidés effectivement des ex-combattants de Kadhafi.
Aujourd’hui c’est un Mali déchiré ; il y a une crise sociale très grave, les gens n’arrivent pas à s’entendre malgré la médiation du Burkina Faso pour le compte de la CEDEAO, malgré les deux gouvernements successifs dont le dernier d’union nationale. La résolution 2071 des nations unies à demandé au gouvernement de créer des liens de dialogues avec les mouvements rebelles. Et à la suite la CEDEAO et le gouvernement malien devront présenter un plan pour démanteler les groupes terroristes. Moi je crois que les maliens doivent s’entendre, doivent dialoguer, je suis optimiste et j’y crois. Il faut un dialogue intra malien parce que c’est un problème qui perdure depuis les indépendances à travers les différentes rebellions dont la première tragique en 1962. Le Mali doit être reconnu comme un pays de diversité culturelle et ethnique. Il faut écouter les un les autres et trouver des solutions. Il faut que l’unité malienne et sa souveraineté en tant qu’état soient sauvegardées par la communauté internationale parce que chaque minorité ne peut pas revendiquer une autonomie comme les 2 % que constitue la communauté TOUAREG qui revendique 90 % du territoire malien. Je crois que les problèmes sont réels et il faut les affronter pour trouver des solutions. L’exemple de Benghazi en Lybie a démontré que ce sont les mêmes mouvements radicaux qui agissent partout. Et l’instabilité grandissante au Mali avec les groupes terroristes Al-Qaïda provenant de l’IRAK, de l’Afghanistan, va créer l’instabilité dans les autres pays voisins si l’on y prend garde. Le Mali est devenu le No man‘s land de toutes les organisations terroristes du monde.
Nous pensons qu’il faille vite restaurer l’état de droit, la démocratisation amorcée depuis plusieurs années qui a fait de ce pays un exemple en Afrique. Il faut aussi restaurer la croissance amorcée à Bamako. Que cette croissance ne reste pas à Bamako, que toutes les communautés puissent en bénéficier sans exclusion. Il faut prendre en charge les jeunes pour ne plus continuer d’être du bétail pour les terroristes.
D-N : Madame quelles sont aujourd’hui les priorités au Mali ?
H.S : La priorité actuellement c’est de libérer le Nord du Mali pour que les populations puissent vaquer à leurs occupations. A près quoi nous la communauté Malienne de la diaspora organiserons une conférence nationale pour faire le diagnostic de la situation. Nous pouvons déjà faire remarquer que le processus de développement du mali n’a pas pris en compte tout le monde et c’est le résultat que nous constatons aujourd’hui. La gouvernance d’un pays ce n’est pas seulement les élections, c’est donner, et créer des opportunités à toutes les composantes de la société.
D-N : Vous vivez depuis vingt cinq ans en Italie, comment vous sentez-vous dans ce pays ?
H.S : Moi j’ai deux poumons qui sont partagés, une partie pour l’Italie et l’autre partie pour le Mali. Je dis souvent que l’Afrique m’a tant donné, m’a mise au monde mais l’Italie m’a tout donné. Dans ce pays le droit des femmes est beaucoup respecté même si en Afrique certains pays ne manquent pas à la règle. Je me sens bien dans ce pays qui m’a adoptée et je lui dois tout.
D-N : Que pensez-vous de l’émancipation de la femme ?
H.S : Je ne pense pas qu’il faille parler d’émancipation mais plutôt de liberté. Pas que j’en manquais, je viens d’un contexte social où je suis née libre. Les femmes comptent beaucoup en Afrique. Les femmes constituent la colonne vertébrale de l’Afrique. En Afrique la femme n’aime pas qu’on lui fasse une vision de misérabiliste comme la coopération internationale le fait. La femme en Afrique est fière d’être l’ossature de la société et de prendre en charge l’enfant qu’on voit sur leur dos matin et soir dans les brousses s’occuper de la famille. L’idée de liberté doit être conceptualisée. La femme Africaine participe aux prises de décisions importantes dans les familles. Moi, ma mère est toujours consultée pour les prises de décisions dans ma famille. Moi-même étant à l’extérieur je suis toujours sollicitée pour les prises de décisions importantes dans ma famille.
Je vous remercie et espère que la paix et la cohésion sociale sera retrouvée au Mali. Je salue la dernière résolution du conseil de sécurité de l’ONU pour le déploiement d’une force militaire internationale au Mali.
Contact : HARAM.SIDIBE@GMAIL.COM
RENE KOUAME (IT
ALE)