Amnesty International (A.I.) a condamné jeudi dans un rapport « les graves atteintes aux droits humains » au Cameroun, dénonçant exécutions illégales, mauvaises conditions carcérales, musellement d’opposants et journalistes, et attaques contres les homosexuels.
« La population du Cameroun subit de multiples atteintes aux droits humains, parmi lesquelles des exécutions illégales et des actes de torture, alors que les autorités tentent d’utiliser la justice pénale pour museler les opposants politiques, les défenseurs des droits humains et les journalistes » affirme le document.
« Des délégués d’A.I. se sont rendus dans la prison de Nkondengui à Yaoundé et dans celle de New Bell à Douala. (…) Au moment de leur dernière visite, en décembre 2012, ces deux prisons comptaient 7 000 détenus au total, pour une capacité de 1.500 » poursuit le texte. De lus selon Amnesty, « de nombreux prisonniers sont entravés et beaucoup sont détenus depuis plus de 20 mois sans avoir été jugés ».
« Les détenus de Nkondengui ne mangent qu’un repas par jour et la malnutrition est extrêmement courante », souligne A.I. qui affirme qu' »au fil des ans, des dizaines de détenus ayant tenté de s’évader ont été blessés ou tués par balle par des gardiens de prison ».
En janvier 2012, l’AFP avait relevé la mort de trois prisonniers de la prison centrale de Yaoundé, abattus lors d’une tentative d’évasion.
Le rapport condamne également les attaques contre les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées (LGBTI) dans un pays où les pratiques homosexuelles sont interdites et passibles de 5 ans de prison.
Selon A.I., « les personnes LGBTI placées en détention sont en outre forcées de subir un examen rectal, les autorités croyant à tort que celui-ci peut prouver que quelqu’un a des relations homosexuelles ».
Décriées par les ONG, les Nations unies ou encore l’Union européenne, 14 condamnations pour homosexualité ont été prononcées au Cameroun en 2011.
« À l’issue de leur visite dans le pays en décembre 2012, les délégués de l’organisation ont conclu que les atteintes aux droits humains s’étaient poursuivies sans relâche depuis leur précédente visite en août 2010 », conclu le texte.
AFP