C’est un départ sans cérémonie, comme il le souhaite, qui attend Benoît XVI, le 28 février: arrivé à Castel Gandolfo par hélicoptère peu après 17H00, il dînera, saluera le personnel de service, priera dans la chapelle. A 20 heures il ne sera plus pape.
Le jour ultime, à l’issue de près de huit ans sur le trône de Pierre, Joseph Ratzinger, 85 ans, sera salué dans la splendide salle Clémentine au Vatican par les cardinaux présents à Rome. « Il ne faut pas s’attendre à un acte très formel, solennel. Il ne devrait pas y avoir une grande cérémonie marquée par de grands discours », a indiqué en début de semaine le porte-parole du Saint-Siège, le jésuite Federico Lombardi.
Pour ses derniers jours de pontificat, un programme léger est prévu. Le samedi 22, il recevra la visite protocolaire du président de la République italien, l’ancien communiste Giorgio Napolitano, avec qui il est lié d’amitié. Dimanche, pour le dernier Angelus, il s’adressera aux fidèles sur la place Saint-Pierre depuis le balcon de son appartement.
Lundi, rencontre avec quelques cardinaux. Mardi, aucun engagement.
Le vrai jour des adieux sera le mercredi, avec la dernière audience générale le matin sur la place Saint-Pierre, en dépit du temps hivernal. Ce jour-là, les catholiques ont été invités par le Vatican à venir témoigner nombreux leur affection au pape démissionnaire.
Même si des grandes foules sont improbables, en dehors de la saison touristique, il s’agira d’une « manifestation importante », retransmise en direct, et la place Saint-Pierre sera érigée de barrières de bois pour contenir une plus grande affluence.
Mais pas de grande fête institutionnelle, comme avaient cru comprendre certains journaux. Il ne s’agit pas d’une cérémonie où seront conviées des personnalités, voire des chefs d’Etat et de gouvernement, a tenu à préciser le père Lombardi.
Au moment du départ le 28 février, il n’y aura pas non plus d’acte solennel spécifique du pape: « lundi 11 février, il a rendu public un texte en latin (langue officielle de l’Eglise), signée de lui, devant les cardinaux. Il n’est pas requis que ce texte doive être accepté formellement par quelqu’un », a fait valoir le porte-parole.
« Il n’y a pas besoin d’autre chose. Il a déjà annoncé qu’il renonçait à ses fonctions et ça suffit », a-t-il insisté.
Et quand Joseph Ratzinger arrivera à Castel Gandolfo, résidence où il aime bien se rendre notamment l’été, « il prendra son repas, ira prier dans la chapelle et saluera les personnes présentes de la manière la plus normale. Une pleine simplicité et sérénité », a résumé le père Lombardi.
On savait le pape réservé, hostile à tout culte de la personnalité et à l’emphase des hommages: son départ de la salle Clémentine aussitôt après avoir lu son annonce historique, a pris de court les cardinaux. Lorsqu’ils l’ont applaudi plusieurs minutes durant sa dernière messe dans la basilique Saint-Pierre, il a mis fin aux effusions: « Retournons à la prière. »
Et pourquoi cessera-t-il d’être pape à 20H00 et non minuit? », ont demandé de nombreux journalistes. Simplement parce que c’est « l’heure de la fin d’une journée normale de travail » du Saint-Père, a-t-on répondu au Vatican.
Quelle tenue, de quelle couleur, revêtira Joseph Ratzinger quand il ne sera plus pape? La démission du pape est un événement tellement inédit que le service d’informations du Vatican avoue ignorer la réponse à nombre de questions.
Quant à son installation avec sa « petite famille » de laïques consacrées et son secrétaire particulier Georg Gänswein dans un monastère à l’intérieur du Vatican, après un court séjour à Castel Gandolfo, « le pape a des exigences très modestes. Ceux qui le connaissent de près le savent bien, il n’a pas de très grands besoins », a déclaré le porte-parole.
AFP