lundi, octobre 14, 2024
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Le G20 espère éloigner le spectre d'une "guerre économique"

Le G20 espère éloigner le spectre d'une
Les grandes puissances du G20 devaient émettre samedi à Moscou un message sur les monnaies censé éloigner la menace d’une « guerre économique » mais aussi tenter d’adapter la rigueur budgétaire à une reprise mondiale encore plombée par la récession en zone euro.
« Le monde ne doit pas faire l’erreur (…) d’utiliser les devises comme instrument de guerre économique », a déclaré le ministre britannique des Finances George Osborne au second jour d’une réunion des grands argentiers des vingt principaux pays riches et émergents.
Jusque récemment, le bras de fer sur les changes opposait principalement les Occidentaux à la Chine, soupçonnée de maintenir artificiellement le yuan en-dessous de sa valeur naturelle pour doper ses exportations.
Mais la banque centrale américaine, et plus récemment son homologue japonaise, sont aussi accusées de faire tourner la planche à billets pour soutenir leurs économies, avec l’effet de déprécier le dollar et le yen, ce qui défavorise les partenaires commerciaux des Etats-Unis et du Japon.
 

Le G20 espère éloigner le spectre d'une
Les pays émergents dénoncent de longue date ces pratiques, mais l’Europe, dont certains Etats, France en tête, s’alarment d’un euro trop fort qui nuit à leur compétitivité, s’est jointe à ce choeur après le virage nippon.
Afin d’éviter qu’un enchaînement de dévaluations compétitives ne provoque une « guerre des monnaies », les pays riches du G7 ont réaffirmé mardi dans un communiqué qu’ils laissaient au marché le soin de fixer les taux de change.
« Je pense que le G20 va s’en faire l’écho », a assuré George Osborne. Il s’est dit persuadé que la déclaration de Moscou aurait un « effet positif », tout comme son homologue français Pierre Moscovici qui a estimé que ce message permettrait « un rééquilibrage progressif » des parités monétaires.

Le G20 espère éloigner le spectre d'une
En fait, les mots du G20 ne seront pas tout à fait ceux du G7, ont expliqué à l’AFP des négociateurs. « Le G20 comprend aussi des Etats plus clairement dirigistes en matière de changes », comme la Chine, et ne peut donc aller aussi loin que les pays riches, dit l’un d’eux. « Mais l’esprit sera le même », assure un autre.
Le Fonds monétaire international (FMI), la Banque centrale européenne ou encore l’OCDE ont tenté ces derniers jours de minimiser les craintes d’une « guerre des monnaies ».
Alors que le G20 est censé coordonner les politiques en faveur d’une croissance « forte, durable et équilibrée », un repli sur des stratégies nationales peu coopératives risquerait de saper une reprise mondiale balbutiante.
La croissance peine en effet à redémarrer franchement, et une fois de plus l’Europe est sur la sellette: la récession en zone euro a été plus grave que prévu l’an dernier.
« C’est vrai que c’est une préoccupation qui est exprimée par plusieurs », a reconnu Pierre Moscovici.

Le G20 espère éloigner le spectre d'une
Après le FMI, qui a appelé à lever le pied sur la rigueur budgétaire pour ne pas miner encore plus l’économie, et après la Commission européenne, prête désormais à envisager des délais pour la réduction des déficits, des discussions opposent les pays sur l’effet de l’austérité.
Ce « débat » sur le « rythme de consolidation budgétaire » et sur « l’équilibre à trouver avec les stratégies qui sont favorables à la croissance » se « poursuit », a admis le ministre français.
La Russie, qui préside cette année le G20, espérait repousser à Moscou les objectifs fixés en 2010 à Toronto, où les pays riches s’étaient engagés à réduire d’au moins moitié leurs déficits à l’horizon 2013.
Mais certains, dont l’Allemagne, refusent d’aller très loin dans l’assouplissement.
« Aucun objectif quantitatif n’a été fixé », a fait savoir samedi le chef économiste de l’OCDE Pier Carlo Padoan.
Selon une source proche des négociations, le communiqué de Moscou va plutôt plaider pour des stratégies crédibles à moyen terme, « en s’adaptant à la situation économique et aux marges de manoeuvre budgétaires de chaque pays ».
De plus, la déclaration appelle clairement les pays en excédent, comme la Chine et l’Allemagne, à soutenir leur activité. Un voeu déjà exprimé par le passé mais qui, de l’avis de plusieurs délégués, n’a pas encore rencontré le succès escompté. 

AFP 

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