Le ministre de la Justice de l’Etat de Borno, berceau de l’insurrection islamiste nigériane, a été abattu par des hommes armés, ainsi que l’ex-directeur national des prisons, ont indiqué le gouvernement local et la police mardi. « Nous avons été informés de la mort (lundi soir) du ministre de la Justice (de l’Etat), Zannah Malam Gana », a déclaré un responsable gouvernemental sous couvert d’anonymat. « Il a été tué par balles par des hommes armés à son domicile à 20h45 hier (lundi) », dans la ville de Bama, dans l’Etat de Borno (nord-est), a-t-il précisé. Selon une source policière l’ancien directeur national des prisons a également été tué dans l’Etat de Bauchi (nord) alors qu’il quittait une mosquée après la prière du soir. « L’ancien contrôleur général des prisons est mort », a annoncé le haut responsable de la police. « Il est mort des suites des blessures reçues lors de l’attaque d’hier », a-t-il ajouté. Ces attaques sont intervenues à la suite de la mort de deux hauts responsables présumés du groupe islamiste nigérian Boko Haram, tués lundi par les forces de sécurité à Kano, la plus grande ville dans le nord du pays. Parmi eux figurent le porte-parole de Boko Haram -connu sous le nom d’Abul Qaqa- visage médiatique du groupe islamiste radical dont il revendiquait régulièrement les actions meurtrières, ainsi qu’un « commandant de terrain » pour les Etats de Kogi (centre) et Kaduna (nord) ainsi que pour la capitale Abuja. Ce dernier a succombé à ses blessures après avoir été touché par balle pendant l’opération menée par les militaires. Boko Haram est accusé d’avoir tué plus de 1.400 personnes au cours de son insurrection depuis 2010. Le groupe veut instaurer un califat islamique et imposer la charia dans l’ensemble du Nigeria, pays dont le nord est majoritairement musulman et le sud à dominante chrétienne. La capitale de l’Etat de Borno, Maiduguri, a fréquemment été frappée par des attaques menées par Boko Haram où le groupe est basé. Le 26 août, le gouvernement nigérian a annoncé avoir ouvert des pourparlers indirects avec des membres de la secte islamiste dans le but de mettre fin aux violences meurtrières. Une tentative de dialogue avait échoué il y a quelques mois. Boko Haram a déclaré à plusieurs reprises qu’il excluait tout dialogue avec le gouvernement. Les membres de Boko Haram ont des liens avec Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui leur fournirait un entraînement, selon les autorités nigérianes. En juin, Washington a inscrit trois membres présumés de Boko Haram, leur chef Abubakar Shekau et deux autres militants, sur la liste des « terroristes internationaux », permettant de geler leurs avoirs aux Etats-Unis. Pays le plus peuplé et premier producteur de brut d’Afrique, le Nigeria est divisé entre un Nord majoritairement musulman et un Sud à dominante chrétienne.
AFP