Le rapporteur spécial de l’ONU sur la torture, Juan Mendez, a affirmé samedi à Rabat que les « actes de torture » n’avaient pas disparu au Maroc, même si la situation s’était « généralement améliorée ».
« La situation sur le terrain en ce qui concerne la pratique de la torture s’est généralement améliorée depuis les dernières décennies », a déclaré M. Mendez lors d’une rencontre avec la presse concluant sa visite d’une semaine dans le royaume.
Mais, « un certain nombre de cas a été porté à mon attention où les lésions » des victimes témoignent d' »actes de torture », a-t-il dit.
Il a fait état d' »informations crédibles » sur des violences infligées via des « coups de poing et de bâtons, l’utilisation de décharges électriques et des brûlures de cigarettes ».
Selon lui, ces « actes équivalant à la torture » peuvent être « commis à l’occasion d’événements particulièrement intenses, tels que les grandes manifestations, perçues comme une menace à la sécurité nationale, ou des actes de terrorisme ».
Arrivé le 15 septembre au Maroc, à l’invitation du royaume et avec l’objectif « d’aider les autorités à faire respecter l’Etat de droit », M. Mendez a passé deux jours au Sahara occidental –lundi et mardi–, où il a rencontré les autorités locales ainsi que des représentants de la société civile.
Il a également visité la prison de Laâyoune, la principale ville du Sahara occidental, région annexée par le Maroc en 1975 et qui est l’objet d’un conflit avec le mouvement indépendantiste Polisario.
Soulignant avoir reçu « des centaines de cas avant et pendant (sa) visite » au Sahara occidental, il a promis d' »examiner chaque demande dans le détail ».
Il a précisé que son rapport au Conseil des droits de l’Homme, sur la torture au Maroc, serait présenté à Genève en mars 2013.
Evoquant les manifestations au Maroc depuis le début du Printemps arabe, M. Mendez a fait état d' »une augmentation subite du nombre d’incidents » impliquant l’utilisation « excessive » de la force de la part des autorités.
« Le droit de réunion pacifique doit être respecté », a-t-il dit, tout en soulignant qu’en cas de débordements, la police avait le droit d’intervenir mais « en conformité avec les normes internationales ».
Pour lui, « la nouvelle Constitution de juillet 2011 a introduit quelques changements encourageants » concernant le problème de la torture. « Il est difficile, à ce stade, d’évaluer leur impact réel, mais il semble y avoir un engagement des plus hautes autorités et j’espère qu’il continuera à y avoir un effort soutenu ».
AFP