Des habitants du nord du Mali ont dénoncé les atrocités commises par les groupes islamistes armés qui contrôlent cette vaste région depuis six mois, lors d’une rencontre de deux jours qui s’est achevée jeudi soir à Bamako.
« Pour nous à Gao, c’est vraiment l’enfer aujourd’hui. On coupe les mains, on coupe les pieds. Personne n’est libre », a déclaré à l’AFP Sorry Maïga, membre de l’association des jeunes de Gao, une des trois grandes villes du nord qui, avec Tombouctou et Kidal, est occupée par les islamistes armés.
Une habitante de la région a affirmé vivre « un véritable enfer ». « Je suis musulmane, désormais, on se voile et il s’agit du voile intégral. Je ne comprends pas, le Mali est pourtant un pays laïc », a-t-elle ajouté.
Appelée « les assises de l’occupation », la rencontre de Bamako, organisée par la Coalition pour le Mali qui regroupe plusieurs associations et partis politiques, se voulait « un Forum des forces vives des régions du nord ».
« Ce genre de rencontre est utile, parce qu’elle nous permet au moins de parler, de nous raconter le calvaire quotidien qui est le nôtre », a déclaré Hachim Ould Mohamed, notable de Tombouctou.
Outre les notables, des élus, des religieux, des femmes et des jeunes des régions occupées ont participé à ces « assises ».
Des intervenants ont affirmé qu’il fallait tenter le dialogue avec les djihadistes maliens et demander aux islamistes étrangers de quitter le Mali, d’autres se sont prononcés en faveur d’une intervention militaire pour reconquérir le nord.
Trois groupes armés, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), le Mouvement pour l’unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) et Ansar Dine (Défenseurs de l’islam) occupent depuis fin mars-début avril le nord du Mali, immense région représentant les deux tiers du territoire malien.
Ils y appliquent de manière brutale leur interprétation de la charia (loi islamique) qu’ils veulent imposer dans tout le Mali.
Une intervention militaire internationale sous mandat de l’ONU est actuellement à l’étude pour reconquérir ce territoire.
AFP