jeudi, décembre 5, 2024
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Ouverture du premier sommet euro-méditerranéen depuis les révolutions arabes

Ouverture du premier sommet euro-méditerranéen depuis les révolutions arabes

Les chefs d’Etat et de gouvernement de cinq pays européens et leurs cinq voisins d’en face au Maghreb sont réunis vendredi à Malte pour donner un nouvel élan au Dialogue 5+5 avec en toile de fond un panorama totalement bouleversé par les révolutions arabes.

« La Méditerranée n’est pas une frontière qui nous divise mais un pont qui nous unit tous », a déclaré le premier ministre Lawrence Gonzi, à l’ouverture des travaux.

« Les événements dans le nord de l’Afrique sont historiques et ont des conséquences sur tous les autres pays », a-t-il poursuivi, appelant de ses voeux « la fin de la violence » et la « démocratie » au Maghreb, ainsi que « la prospérité et la paix ».

Il s’agit du premier sommet depuis neuf ans pour ce forum communément appelée 5+5 (Espagne, France, Italie, Malte, Portugal + Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie, Tunisie) lancé à Rome en 1990.

C’est aussi la première fois que les dirigeants du 5+5 se réunissent depuis la chute du président tunisien Zine El Abidine Ben Ali et du leader libyen Mouammar Kadhafi, tué peu après sa capture par des rebelles à Syrte le 20 octobre 2011.

Une réunion « quadrilatérale » pour discuter de la crise de l’euro est par ailleurs organisée en fin d’après-midi entre France, Italie, Espagne et Portugal, en marge du sommet 5+5. Mais l’Elysée en a minimisé l’importance, soulignant qu’elle servirait surtout à « faire le point sur la crise en zone euro » et « préparer le prochain sommet européen » des 18 et 19 octobre.

Aux yeux notamment de Paris et Rome, il est nécessaire de relancer le dialogue politique et d’approfondir la coopération entre les rives nord et sud de la Méditerranée « en dépit des difficultés économiques et de la crise de la zone euro ».

 Projets euro-méditerranéens

Le forum de coopération euro-méditerranéen a un double avantage: les discussions y sont « très informelles » et il offre un cadre géographique resserré qui permet de laisser de côté des dossiers lourds comme le conflit israélo-palestinien ou Chypre, ont expliqué à l’AFP des diplomates européens, en le qualifiant de « laboratoire d’idées ».

Outre les organisateurs maltais, le président français François Hollande assiste aux travaux, tout comme le chef du gouvernement italien Mario Monti et ses homologues espagnol Mariano Rajoy et portugais Pedro Passos Coelho.

Pour le Maghreb, sont présents les présidents tunisien Moncef Marzouki et mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, ainsi que les Premiers ministres marocain Abdelilah Benkirane et algérien Abdelmalek Sella et le président du parlement libyen Mohamed Magarief qui est de facto chef d’Etat par interim.

A côté du gros dossier du co-développement, les dirigeants parleront notamment d’immigration clandestine, de terrorisme et de nouveaux domaines de coopération possibles comme la formation professionnelle ou les énergies renouvelables.

La croissance des entreprises et PME que le forum entend favoriser dépend aussi de la formation des jeunes, d’où l’idée de François Hollande d’un « érasmus de la Méditerranée » avec le « développement de formations co-diplomantes ».

Rome a rappelé que « les jeunes ont joué un rôle fondamental » dans les révoltes arabes et que « sur les deux rives de la Méditerranée, ils sont un facteur de croissance sous-utilisé, très fortement touché par le chômage ».

Les pays du Nord soulignent aussi la nécessité de faciliter la circulation des étudiants, chercheurs et hommes d’affaires et de garantir la sécurité juridique aux investisseurs. L’Italie, la France et l’Espagne sont présents au Maghreb avec des centaines de PME et inversement l’Italie par exemple compte 25.000 petites et moyennes entreprises créées par des Marocains, a souligné un diplomate italien.

La France et l’Italie souhaitent aussi promouvoir des projets euro-méditerranéens concrets dans les transports (autoroute intermaghrébine) ou l’énergie. Pour les Italiens, l’Algérie est le premier fournisseur de gaz et la Libye son premier fournisseur de pétrole.

La Déclaration de Malte qui sera adoptée en fin d’après-midi devrait insister sur ces points en proposant notamment des réunions plus régulières des ministres de l’Economie du Dialogue 5+5 et la création d’un comité de suivi pour la coordination des projets des différents volets (diplomatie, défense, sécurité..). 

AFP 

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