Trois jours avant sa première visite en Afrique, le président François Hollande a haussé le ton, mardi, vis-à-vis de Kinshasa, jugeant la situation démocratique en République démocratique du Congo (RDC) « tout à fait inacceptable ». Au côté du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, en visite à Paris, le président français a vivement critiqué la politique de l’immense pays d’Afrique centrale présidé par Joseph Kabila depuis l’assassinat de son père, Laurent Désiré, en 2001.
« La situation dans ce pays est tout à fait inacceptable sur le plan des droits, de la démocratie, et de la reconnaissance de l’opposition », a déclaré M. Hollande, attendu samedi dans la capitale congolaise avec une vingtaine d’autres chefs d’Etats et de gouvernements pour le 14e sommet de la Francophonie.
La riposte de Kinshasa n’a pas tardé. Le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, a estimé que ce jugement de François Hollande ne correspondait « à aucune réalité ». « C’est au peuple congolais d’accepter ou ne pas accepter une situation au Congo », a-t-il insisté auprès de l’AFP.
« Nous sommes le pays le plus avancé dans les droits de l’opposition », a soutenu le porte-parole, suggérant au président français de « compléter son information » pour rendre son voyage à Kinshasa « très utile »…
Ce durcissement des positions intervient alors que, durant l’été, une grande partie de l’opposition congolaise et plusieurs associations en France avaient demandé à François Hollande de ne pas se rendre à Kinshasa, pour ne pas conforter un « régime illégitime en matière de démocratie et de respect des droits de l’homme ». M. Hollande avait finalement décidé d’y aller, mais en avertissant qu’il pourrait « tout dire, partout ».
« La situation dans ce pays est tout à fait inacceptable sur le plan des droits, de la démocratie, et de la reconnaissance de l’opposition », a déclaré M. Hollande, attendu samedi dans la capitale congolaise avec une vingtaine d’autres chefs d’Etats et de gouvernements pour le 14e sommet de la Francophonie.
La riposte de Kinshasa n’a pas tardé. Le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, a estimé que ce jugement de François Hollande ne correspondait « à aucune réalité ». « C’est au peuple congolais d’accepter ou ne pas accepter une situation au Congo », a-t-il insisté auprès de l’AFP.
« Nous sommes le pays le plus avancé dans les droits de l’opposition », a soutenu le porte-parole, suggérant au président français de « compléter son information » pour rendre son voyage à Kinshasa « très utile »…
Ce durcissement des positions intervient alors que, durant l’été, une grande partie de l’opposition congolaise et plusieurs associations en France avaient demandé à François Hollande de ne pas se rendre à Kinshasa, pour ne pas conforter un « régime illégitime en matière de démocratie et de respect des droits de l’homme ». M. Hollande avait finalement décidé d’y aller, mais en avertissant qu’il pourrait « tout dire, partout ».
De Kinshasa, « pays marqué par un certain nombre de difficultés démocratiques », François Hollande entend s’adresser « à tous les francophones mais aussi aux Africains » pour leur dire que le français est « une langue de valeurs, de principes ». Il a cité « la démocratie, la bonne gouvernance et la lutte contre toutes les corruptions ».
« Paroles fortes »
Au plan diplomatique, le président français a toutefois pris la défense de la RDC, en évoquant « l’agression » dont le pays est l’objet dans sa partie Est et en réclamant la protection de ses frontières.
Le conflit du Nord-Kivu y oppose l’armée congolaise au Mouvement du 23 mars (M23), né d’une mutinerie d’officiers tutsis soutenus, selon l’ONU, par le Rwanda voisin.
A Paris, Clément Boursin, de l’association Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT), a salué les « paroles fortes » de François Hollande qui traduisent « certainement le mécontentement de Paris vis-à-vis de toutes les promesses faites durant l’été par les autorités congolaises et qui n’ont pas été tenues ».
La France demandait un procès « équitable et transparent » des responsables de l’assassinat, en 2010, du militant des droits de l’homme Floribert Chebeya. Mais une audience cruciale a été reportée après le sommet. L’ONG fondée par Chebeya, qui accuse l’ancien chef de la police nationale, le général John Numbi, d’être le « suspect numéro 1 », a dénoncé une « manoeuvre dilatoire ».
La France avait aussi demandé une réforme de la Commission électorale, très critiquée lors des élections controversées de 2011. Réforme qui reste en discussions à l’Assemblée, de même que la création d’une Commission consultative des droits de l’homme, annoncée mais pas encore votée.
« La promesse de délivrer une invitation officielle de l’Etat congolais au cinéaste belge Thierry Michel, auteur d’un documentaire sur l’affaire Chebeya, n’a pas non plus été tenue », relève Clément Boursin.
Mardi, Audrey Gaughran d’Amnesty International a regretté, dans un communiqué, que l' »impunité pour les violations du droit international » soit « devenue la règle en RDC ».
« Paroles fortes »
Au plan diplomatique, le président français a toutefois pris la défense de la RDC, en évoquant « l’agression » dont le pays est l’objet dans sa partie Est et en réclamant la protection de ses frontières.
Le conflit du Nord-Kivu y oppose l’armée congolaise au Mouvement du 23 mars (M23), né d’une mutinerie d’officiers tutsis soutenus, selon l’ONU, par le Rwanda voisin.
A Paris, Clément Boursin, de l’association Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT), a salué les « paroles fortes » de François Hollande qui traduisent « certainement le mécontentement de Paris vis-à-vis de toutes les promesses faites durant l’été par les autorités congolaises et qui n’ont pas été tenues ».
La France demandait un procès « équitable et transparent » des responsables de l’assassinat, en 2010, du militant des droits de l’homme Floribert Chebeya. Mais une audience cruciale a été reportée après le sommet. L’ONG fondée par Chebeya, qui accuse l’ancien chef de la police nationale, le général John Numbi, d’être le « suspect numéro 1 », a dénoncé une « manoeuvre dilatoire ».
La France avait aussi demandé une réforme de la Commission électorale, très critiquée lors des élections controversées de 2011. Réforme qui reste en discussions à l’Assemblée, de même que la création d’une Commission consultative des droits de l’homme, annoncée mais pas encore votée.
« La promesse de délivrer une invitation officielle de l’Etat congolais au cinéaste belge Thierry Michel, auteur d’un documentaire sur l’affaire Chebeya, n’a pas non plus été tenue », relève Clément Boursin.
Mardi, Audrey Gaughran d’Amnesty International a regretté, dans un communiqué, que l' »impunité pour les violations du droit international » soit « devenue la règle en RDC ».
AFP