Barack Obama devait impérativement mardi soir se montrer « solide et passionné » lors du deuxième débat présidentiel, pour espérer reprendre l’ascendant sur le républicain Mitt Romney avec lequel il est désormais à égalité dans les sondages.
A trois semaines de la présidentielle du 6 novembre, le républicain devra lui confirmer sa bonne prestation du premier débat, début octobre, et convaincre les Américains qu’il est le plus qualifié pour les diriger pendant les quatre prochaines années.
Le format du débat de mardi soir, sur le campus de l’université d’Hofstra à quelque 40 km de New York est particulier : les questions de politique intérieure et étrangère seront posées par le public, composé d’environ 80 électeurs indécis, choisis par un institut de sondage. La première est revenue par tirage au sort à M. Romney.
Le débat sera modéré par une journaliste de CNN, Candy Crowley, qui couvre la politique depuis 25 ans.
Dans ce genre de débat, la forme peut parfois l’emporter sur le fond, et l’imprévu est toujours possible. La gestuelle des candidats sera regardée à la loupe, tout comme leur capacité à « connecter » avec le public.
Après son premier débat raté, où il avait semblé surtout pressé d’en finir, M. Obama a passé trois jours à s’y préparer, retranché avec ses conseillers dans un complexe hôtelier de Virginie (Est).
« Je me sens très bien. Regardez cette belle journée », a-t-il dit à des journalistes mardi matin. Il s’est ensuite rendu en début d’après-midi sur le campus d’Hofstra pour visiter le complexe sportif où est organisé le débat. Il devait ensuite à nouveau passer une heure à se préparer.
Mitt Romney, qui s’est également entraîné pendant deux jours dans le Massachusetts (nord-est), est passé plus tard, aux environs de 15H00 (19H00 GMT), avant de repartir du campus.
Les deux hommes doivent se retrouver à 21H00 (01H00 GMT mercredi) pendant 90 minutes.
« Je pense que vous verrez une prestation exceptionnellement solide ce soir de la part du président », a assuré Robert Gibbs, consultant pour la campagne démocrate, promettant un Barack Obama « passionné et énergique ».
Côté républicain, le porte-parole de M. Romney Ryan Williams a estimé que M. Obama devrait avoir « une meilleure nuit que celle du premier débat ». Il a déclaré à l’AFP qu’il s’attendait à « un président plus agressif ».
M. Obama devrait insister sur les progrès de l’économie, et un chômage passé pour la première fois en 4 ans sous la barre des 8%. M. Romney devrait attaquer encore le président sur la Libye, après l’attentat du 11 septembre contre le consulat de Benghazi, dans lequel a notamment été tué l’ambassadeur américain Chris Stevens.
Les Clinton à la rescousse
Dès lundi soir, la secrétaire d’Etat Hillary Clinton a dédouané Barack Obama, affirmant qu’elle « assumait la responsabilité » des conséquences de cette attaque qui a provoqué une tempête politique aux Etats-Unis.
Son époux, l’ancien président démocrate Bill Clinton, soutien incontournable de M. Obama dans la campagne, a lui attaqué mardi dans une vidéo le projet de budget de M. Romney, affirmant qu’il se traduirait par une hausse de la pression fiscale sur la classe moyenne.
De son côté, M. Romney a reçu le soutien du milliardaire Ross Perot, le troisième homme de la présidentielle de 1992, qui avait obtenu 19% des voix, et de l’avis des républicains, favorisé la victoire de M. Clinton sur le sortant George Bush senior.
Depuis le débat de Denver, M. Obama, qui dominait dans les sondages depuis début septembre, a décroché.
La livraison quotidienne de l’enquête Gallup sur sept jours mardi accordait quatre points d’avance à M. Romney au sein des électeurs les plus susceptibles de se déplacer.
Du coup, la moyenne des sondages nationaux réalisée par le site RealClearPolitics penchait légèrement en faveur du républicain.
Si M. Obama jouit encore d’une avance dans certains Etats-clés indispensables à M. Romney, un nouveau revers mardi soir pourrait s’avérer difficile à surmonter. Un dernier débat est prévu en Floride (sud-est) lundi prochain.
Après le débat de mardi, MM. Obama et Romney repartiront immédiatement en campagne, le premier dans l’Iowa (centre) et l’Ohio, le deuxième en Virginie.
AFP