Barack Obama et Mitt Romney concentraient vendredi leurs efforts dans l’Ohio (nord), Etat qui pourrait receler la clé de l’élection présidentielle américaine, chacun interprétant à son avantage les nouveaux chiffres de l’emploi, quatre jours avant l’échéance.
« Nous avons appris que les entreprises avaient embauché plus de personnes en octobre que lors de chacun des huit mois précédents », s’est réjoui le président Obama à Hilliard, dans la banlieue de Columbus, la capitale de l’Ohio, après la publication de statistiques montrant 171.000 créations d’emploi en octobre.
« Notre combat continue, il nous faut encore progresser », a concédé le démocrate, alors que le taux de chômage a augmenté de 0,1 point, à 7,9% de la population active, le chiffre sur lequel son adversaire républicain Mitt Romney a préféré s’attarder vendredi.
« Le président Obama a promis le changement, mais n’a pas pu le réaliser. Je promets le changement, et mon bilan montre que j’en suis capable », a déclaré M. Romney dans le Wisconsin (nord) où il a promis un « nouveau départ ».
Il a estimé que ces statistiques constituaient un « triste rappel » du fait que l’économie du pays est « quasiment au point mort ».
Après Hilliard, M. Obama poursuivait par Springfield sa tournée d’une journée dans le sud et l’ouest de l’Ohio, microcosme des Etats-Unis avec ses zones urbaines, rurales et industrielles. Son taux de chômage est inférieur à la moyenne nationale, à 7% selon les derniers chiffres disponibles.
Dans une région où sont installés de nombreux sous-traitants de l’industrie automobile, le président y a aussi vanté vendredi le plan de sauvetage conditionnel du secteur adopté au début de son mandat en 2009.
Ce sujet est vu comme une faiblesse pour M. Romney, ancien gouverneur du Massachusetts (nord-est), car il avait signé fin 2008 une tribune dans le New York Times intitulée « Laissez Detroit faire faillite », un fait que M. Obama a rappelé vendredi.
Obama chaque jour dans l’Ohio jusqu’à lundi.
Le président a prévu de revenir chaque jour jusqu’à lundi dans l’Ohio, l’Etat clé par excellence dans une élection au suffrage indirect qui donne une importance disproportionnée aux territoires pouvant basculer côté républicain ou démocrate.
La carte électorale est telle cette année que M. Romney doit presque impérativement remporter l’Ohio s’il souhaite déloger M. Obama de la Maison Blanche lors de l’élection de mardi. A défaut, il devrait enlever quasiment tous les autres Etats clés.
M. Romney sortira les grands moyens en soirée dans l’Ohio, avec un « Rassemblement pour une vraie route vers la reprise » auquel participeront son colistier Paul Ryan et leurs épouses respectives, ainsi que le chanteur Kid Rock.
Même si son équipe assure bénéficier d’un enthousiasme et d’un dynamisme de nature à lui faire décrocher la majorité des voix, le temps presse pour inverser une tendance qui ne lui a jusqu’ici pas été favorable.
Sur les neuf dernières enquêtes publiées sur l’Ohio, huit donnent une avance à M. Obama, et la moyenne du site RealClearPolitics estime à 2,3 points l’écart des intentions de vote en faveur du dirigeant démocrate sortant.
Dans les 100 dernières heures de la campagne, chaque candidat tente de séduire les indécis.
Tout en insistant sur le mauvais bilan économique de M. Obama, le républicain poursuit cette stratégie et s’est approprié le thème du « changement », cher au démocrate.
De son côté, M. Obama, même en pleine course pour tenter de se maintenir à son poste, fait savoir qu’il continue à gérer la crise née de l’ouragan meurtrier Sandy.
Les derniers jours de la campagne vont se dérouler à un rythme infernal. Entre vendredi matin et lundi soir, M. Obama a prévu de visiter 14 villes dans huit Etats, avec donc une nette insistance sur l’Ohio.
Il conclura sa campagne lundi soir à Des Moines, dans l’Iowa (centre), qui lui avait souri au début des primaires de 2008 face à Hillary Clinton, et où il sera rejoint sur scène par le chanteur Bruce Springsteen.
AFP