Un homme d’affaires britannique assassiné par l’épouse du dirigeant déchu chinois Bo Xilai a durant plus d’un an informé les services de renseignement de son pays, a affirmé mardi le Wall Street Journal.
Neil Heywood, un homme resté longtemps proche du couple Bo avant que leurs relations ne virent à l’aigre, a été empoisonné en novembre 2011 dans la métropole de Chongqing (sud-ouest), dont le numéro un était Bo Xilai.
La femme de M. Bo, Gu Kailai, a été condamnée en août à la peine de mort avec sursis pour cet assassinat à la source d’un scandale qui a fortement ébranlé le Parti communiste au pouvoir.
Selon le Wall Street Journal, M. Heywood a de façon régulière fourni des informations sur Bo Xilai aux renseignements britanniques (MI6), à une époque où ce dirigeant était considéré comme une étoile montante, promise aux plus hautes fonctions nationales.
Le quotidien, sans citer de source identifiée, a affirmé fonder ses révélations sur des témoignages d’anciens amis d’Heywood, ainsi que sur ceux de responsables britanniques, toujours en fonction ou non.
Apparemment sans craindre qu’on établisse un rapport avec sa propre personne, Neil Heywood avait l’habitude de conduire à Pékin une Jaguar gris métallisé dont la plaque d’immatriculation affichait les chiffres « 007 ».
Il a aussi travaillé pour un concessionnaire automobile Aston Martin, la marque de prédilection de James Bond, a ajouté le Wall Street Journal.
Les activités en Chine de l’homme d’affaires ont déjà fait l’objet de conjectures diverses dans la presse internationale.
En avril dernier, le chef de la diplomatie britannique, William Hague, avait voulu couper court à ces rumeurs en affirmant dans un communiqué que Neil Heywood n’était « pas employé par le gouvernement à quelque titre que ce soit ». Il « était simplement en contact occasionnel avec l’ambassade (du Royaume-Uni à Pékin) et avait participé à quelques réunions liées à sa profession », avait ajouté le ministre.
Bo Xilai, 63 ans, a été exclu du Parti communiste chinois et chassé des rangs de l’Assemblée nationale populaire. Il doit comparaître devant la justice pour y répondre d’accusations multiples à une date non précisée. Le scandale autour de lui et de ses proches, avec des rebondissements tout au long de l’année 2012, a fortement pesé sur l’organisation du congrès du parti, qui s’ouvre jeudi pour assurer une transition au sommet du régime.
AFP