Quelque 400 policiers ont manifesté vendredi à Bamako pour réclamer de meilleures conditions de travail, au lendemain de l’enlèvement de quatre d’entre eux toujours introuvables, a constaté un journaliste de l’AFP.
« Nous ne voulons plus payer les cotisations de l’assurance maladie et nous réclamons un matériel adéquat » pour combattre le « banditisme », a déclaré Simon Keita, secrétaire général de la section syndicale de la police nationale. Le salaire mensuel d’un policier de base est de 100.000 Francs CFA (150 euros).
A l’issue de la manifestation qui s’est déroulée dans le calme, les policiers ont remis une déclaration au général Tiefing Konaté, ministre de la Sécurité intérieure et de la Protection civile.
Cette manifestation a eu lieu au lendemain de l’enlèvement à Bamako de quetre policiers, dont une femme commissaire, par des hommes cagoulés en uniforme circulant dans deux véhicules de la police.
Ces policiers enlevés restaient introuvables vendredi et des négociations étaient en cours entre policiers pour obtenir leur libération, ont indiqué des sources policières à l’AFP.
Ces sources ont accusé les responsables syndicaux de la police qui ont organisé la manifestation de vendredi à Bamako d’avoir planifié ces rapts, affirmant que les policiers enlevés avaient été « torturés ».
La police malienne traverse une crise sans précédent liée à des promotions controversées en son sein.
Des heurts avaient éclaté le 26 septembre à Bamako entre des policiers promus et d’autres qui ne l’avaient pas été, faisant deux blessés, dont un par balle.
Ces promotions, accordées à des policiers considérés comme proches de la junte militaire qui avait renversé le président Amadou Toumani Touré le 22 mars, ont été annulées par le président par intérim Dioncounda Traoré.
Le coup d’Etat du 22 mars a précipité la chute du nord du pays aux mains de groupes islamistes armés liés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui y appliquent la charia (loi islamique) avec rigueur en y commettant de nombreuses exactions, exécutions sommaires, lapidations, amputations, coups de fouet.
Les putschistes emmenés par le capitaine Amadou Haya Sanogo, ont rendu le pouvoir à des civils mais restent influents dans la capitale malienne où les tensions entre leurs partisans et leurs opposants sont toujours vives.
AFP