La proclamation unilatérale de l’autonomie de l’Est libyen par des dignitaires locaux risque d’ouvrir la voie à une partition de la Libye, Etat fragilisé par de longs mois de conflit, dont les structures sont embryonnaires, estiment des analystes. Réunis mardi devant des milliers de personnes à Benghazi, deuxième ville du pays et berceau de l’insurrection qui a renversé Mouammar Kadhafi, des chefs de tribus et de milices ont proclamé l’autonomie de l’Est libyen.
Ils ont annoncé leur choix du système fédéral et l’autonomie de la Cyrénaïque, région s’étendant de la frontière égyptienne aux portes de Syrte.
Mais le président du Conseil national de transition (CNT) au pouvoir, Moustapha Abdeljalil, a menacé mercredi de recourir à la force pour empêcher toute autonomie de l’Est.
Ils ont annoncé leur choix du système fédéral et l’autonomie de la Cyrénaïque, région s’étendant de la frontière égyptienne aux portes de Syrte.
Mais le président du Conseil national de transition (CNT) au pouvoir, Moustapha Abdeljalil, a menacé mercredi de recourir à la force pour empêcher toute autonomie de l’Est.
Selon le professeur d’université Sadiq Boudaouara, le problème ne vient pas du fédéralisme en soi, mais de la façon unilatérale dont un groupe cherche à transformer cette région pétrolière en territoire autonome.
« Beaucoup de gens peuvent approuver le fait que le fédéralisme est la forme de gouvernance la plus adaptée à la Libye et qu’il n’ouvre pas forcément la voie à une partition ».
« Cependant, les choses sont tout à fait différentes si la décision d’adopter le fédéralisme est prise unilatéralement par une région, sans consultation avec les autres — cela va diviser le pays », a-t-il déclaré à l’AFP.
Les défenseurs d’un retour au fédéralisme affirment qu’un tel système sortirait l’Est de la marginalisation qu’il a connu durant des décennies, alors que ses détracteurs craignent que cette initiative ne favorise la partition du pays et n’entrave la réconciliation après des mois de conflit meurtrier.
La Libye a été un pays fédéral de 1951 à 1963, période durant laquelle elle était divisée en trois régions administratives: la Cyrénaïque, la Tripolitaine (ouest) et le Fezzane (sud).
Selon l’analyste politique Mohammed ben Hariz, basé à Benghazi, le fédéralisme risque d’attiser les tensions.
« Certains affirment que le fédéralisme est une soupape de sécurité permettant de maintenir une unité nationale, mais fédéralisme et unité sont des concepts contradictoires », estime-t-il.
« Qu’est-ce que le fédéralisme a apporté à l’Irak, sinon des conflits entre les régions autonomes riches en pétrole, comme le Kurdistan irakien, et le gouvernement central à Bagdad », s’interroge-t-il, soulignant le risque de différends au sujet de la répartition des revenus pétroliers.
Les trois quarts de la richesse pétrolière du pays se concentrent en Cyrénaïque, selon Arish Sayid, responsable à l’Arabian Oil Company, à Benghazi.
« Beaucoup de gens peuvent approuver le fait que le fédéralisme est la forme de gouvernance la plus adaptée à la Libye et qu’il n’ouvre pas forcément la voie à une partition ».
« Cependant, les choses sont tout à fait différentes si la décision d’adopter le fédéralisme est prise unilatéralement par une région, sans consultation avec les autres — cela va diviser le pays », a-t-il déclaré à l’AFP.
Les défenseurs d’un retour au fédéralisme affirment qu’un tel système sortirait l’Est de la marginalisation qu’il a connu durant des décennies, alors que ses détracteurs craignent que cette initiative ne favorise la partition du pays et n’entrave la réconciliation après des mois de conflit meurtrier.
La Libye a été un pays fédéral de 1951 à 1963, période durant laquelle elle était divisée en trois régions administratives: la Cyrénaïque, la Tripolitaine (ouest) et le Fezzane (sud).
Selon l’analyste politique Mohammed ben Hariz, basé à Benghazi, le fédéralisme risque d’attiser les tensions.
« Certains affirment que le fédéralisme est une soupape de sécurité permettant de maintenir une unité nationale, mais fédéralisme et unité sont des concepts contradictoires », estime-t-il.
« Qu’est-ce que le fédéralisme a apporté à l’Irak, sinon des conflits entre les régions autonomes riches en pétrole, comme le Kurdistan irakien, et le gouvernement central à Bagdad », s’interroge-t-il, soulignant le risque de différends au sujet de la répartition des revenus pétroliers.
Les trois quarts de la richesse pétrolière du pays se concentrent en Cyrénaïque, selon Arish Sayid, responsable à l’Arabian Oil Company, à Benghazi.
Les craintes d’une partition sont d’autant plus vives que le CNT, qui a déménagé son siège de Benghazi à Tripoli après la libération du pays, peine à exercer son autorité à travers le pays où les milices qui avaient combattu les forces de Kadhafi font la loi.
Pour Jamal ben Dardaf, membre de la Campagne nationale pour l’éveil des consciences politiques, le désir d’autonomie est une réaction au « fort centralisme » de la période Kadhafi.
Mais le retour à une Libye composée d’états réunis au sein d’une fédération peu puissante n’est pas la meilleure solution, car la situation a beaucoup changé depuis les années 60, estime M. Dardaf.
« A l’époque, ses régions étaient isolées les unes des autres », rendant l’autonomie nécessaire, alors qu’aujourd’hui, réseaux routier et téléphonique facilitent la cohésion, souligne-t-il.
De hauts responsables à Tripoli ont rejeté l’option fédéraliste, proposant plutôt une décentralisation avec 50 conseils régionaux dotés de larges pouvoirs.
« La décentralisation signifie que chaque Libyen aura accès aux services publics du gouvernement, où qu’il habite », alors que « le fédéralisme signifie une partition du pays entre des états ayant chacun leur propre gouvernement », a fait valoir mercredi le Premier ministre Moustafa Abou Chagour.
Pour Jamal ben Dardaf, membre de la Campagne nationale pour l’éveil des consciences politiques, le désir d’autonomie est une réaction au « fort centralisme » de la période Kadhafi.
Mais le retour à une Libye composée d’états réunis au sein d’une fédération peu puissante n’est pas la meilleure solution, car la situation a beaucoup changé depuis les années 60, estime M. Dardaf.
« A l’époque, ses régions étaient isolées les unes des autres », rendant l’autonomie nécessaire, alors qu’aujourd’hui, réseaux routier et téléphonique facilitent la cohésion, souligne-t-il.
De hauts responsables à Tripoli ont rejeté l’option fédéraliste, proposant plutôt une décentralisation avec 50 conseils régionaux dotés de larges pouvoirs.
« La décentralisation signifie que chaque Libyen aura accès aux services publics du gouvernement, où qu’il habite », alors que « le fédéralisme signifie une partition du pays entre des états ayant chacun leur propre gouvernement », a fait valoir mercredi le Premier ministre Moustafa Abou Chagour.
AFP