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Le procureur de la CPI en Libye pour le dossier de Seif al-Islam

Le procureur de la CPI en Libye pour le dossier de Seif al-Islam
Le procureur de la Cour pénale internationale Luis Moreno-Ocampo a entamé mercredi une visite en Libye pour inciter Tripoli à coopérer dans le dossier de Seif al-Islam, le fils de Mouammar Kadhafi que les autorités refusent de livrer à la CPI. La Libye et la CPI se disputent le procès de Seif al-Islam, visé par un mandat d’arrêt de la CPI, notamment pour crimes contre l’humanité commis en 2011 lors de la répression de la révolte populaire qui s’est transformée en guerre civile.
Le procureur de la CPI a estimé que Seif al-Islam serait traduit en justice, que ce soit devant la Cour à La Haye ou en Libye.
« La CPI veut faire la justice sur (le cas de) Seif. La Libye veut faire la justice sur Seif. Il y aura une justice pour Seif », a déclaré à l’AFP M. Ocampo au premier jour de sa visite en Libye, où il s’était rendu une première fois en novembre 2011.
« C’est aux juges de la CPI de décider qui fera le procès », a-t-il ajouté.
Le gouvernement libyen a fait appel le 10 avril d’une décision de la CPI lui demandant de lui livrer « immédiatement » le fils de Mouammar Kadhafi.
Tripoli avait annoncé par la suite son intention de soulever le 30 avril une exception d’irrecevabilité pour obtenir un arrêt de la procédure contre Seif al-Islam à la CPI. Cette exception doit être ensuite accordée par les juges.
« La Libye a dit qu’elle allait remettre en question la procédure de la CPI. Je suis venu pour vérifier ce qu’ils font ici », a ajouté, sans plus de détails, M. Ocampo qui a rencontré dans la journée le chef du Conseil national de transition (CNT, au pouvoir) Moustapha Abdeljalil.
Le porte-parole du gouvernement, Nasser al-Manaa, a répété mercredi soir que « Seif al-Islam ne sera pas remis à la CPI ».

Le procureur de la CPI en Libye pour le dossier de Seif al-Islam
« La Libye estime que c’est son droit de le juger », a-t-il ajouté, affirmant que des « préparations étaient en cours » pour son jugement.
M. Ocampo a exclu par ailleurs une visite à Zenten (180 km au sud-ouest de Tripoli) où Seif al-Islam est détenu par des ex-rebelles qui l’avaient capturé en novembre dans le Sud libyen.
« Je ne peux pas voir Seif, car il doit avoir (au préalable) un avocat », ce qui n’est pas le cas, a-t-il dit.
Les autorités libyennes veulent juger Seif al-Islam à Tripoli mais doivent au préalable convaincre les responsables de Zenten de leur livrer le fils de l’ancien dirigeant libyen, ce qui ne semble pas une tâche facile.
Selon une source engagée dans les négociations avec Zenten, les responsables locaux de cette ville souhaitent juger eux-mêmes Seif al-Islam, estimant le gouvernement « incapable d’assurer la sécurité » de son procès et évoquant la possibilité d’une évasion, en allusion aux cas d’autres dirigeants de l’ancien régime qui avaient réussi à fuir le pays.
Seif al-Islam, 39 ans, avait été arrêté le 19 novembre au sud libyen par une brigade d’ex-rebelles de Zenten qui le détient toujours.
L’organisation de défense des droits de l’Homme Human Rights Watch (HRW) a appelé récemment les autorités libyennes à garantir à Seif Al-Islam un « accès immédiat » à un avocat, notant que sa détention se déroulait dans de « bonnes conditions ».
Toutefois, le 5 avril, Xavier-Jean Keïta, conseil principal au « Bureau du conseil public pour la Défense » (OPCD) de la CPI, chargé notamment de garantir les droits de la défense, avait indiqué que M. Kadhafi avait été « agressé physiquement ».
Mercredi, M. Keïta a appelé M. Ocampo « à s’abstenir de toute déclaration publique pouvant porter atteinte à l’image d’indépendance, d’impartialité de l’accusation » dans un document publié mercredi sur le site internet de la Cour.

AFP

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