Le Tribunal spécial sur la Sierra Leone a publié son jugement à l’égard de l’ancien président libérien.
C’est un jugement qui met fin à six années de procès. Charles Taylor, l’ancien président du Liberia, a été condamné à 50 ans de prison, mercredi, par le Tribunal spécial sur la Sierra Leone (TSSL). Celui-ci l’avait reconnu coupable de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre en Sierra Leone le 26 avril dernier.
« La chambre vous condamne unanimement à une peine unique de 50 ans d’emprisonnement », a déclaré le juge samoan Richard Lussick, lors d’une audience publique à Leidschendam, dans la banlieue de La Haye. « L’accusé est responsable d’avoir aidé et encouragé, ainsi que d’avoir planifié, certains des crimes les plus haineux de l’histoire de l’humanité », a ajouté le juge Lussick, pour justifier la peine.
50 ans
Une peine moins importante que ne l’avait espéré Elise Keppler, de l’organisation Human Rights Watch. « La peine infligée à Charles Taylor devrait refléter la gravité de ses crimes abominables », avait déclaré la responsable des questions de justice internationale en marge de l’audience. « La détermination de la sentence est une étape cruciale dans le processus de réparation des victimes sierra-léonaises et dans la réaffirmation du principe que nul n’est au-dessus de la loi, pas même un chef d’Etat », avait-t-elle ajouté. L’accusation avait « recommandé » une peine de 80 ans de prison le 3 mai dernier. Mais celle-ci a été jugée « disproportionnée et excessive » par la défense de l’ancien président.
Une première
Agé de 64 ans, Charles Taylor purgera sa peine en Grande-Bretagne en vertu d’un accord avec le TSSL qui ne prononce pas de peine de prison à vie mais fixe seulement un certain nombre d’années de prison. C’est le premier ancien chef d’Etat africain condamné par une juridiction internationale. Il a été reconnu coupable d’avoir « aidé et encouragé » une campagne de terreur visant à obtenir le contrôle de la Sierra Leone. Ceci dans le but d’exploiter ses diamants, pendant une guerre civile qui avait fait 120.000 morts entre 1991 et 2001. Une guerre qui a été marquée par de nombreux actes de cannibalisme et mutilations.
Numéro 2
Charles Taylor avait été inculpé en 2003 durant la dernière année de son mandat par le TSSL avant d’être arrêté trois ans plus tard au Nigeria où il s’était réfugié. Il avait ensuite été transféré de Freetown à Leidschendam aux Pays-Bas en 2006 pour des raisons de sécurité. Son procès s’était ouvert le 4 juin 2007 et achevé le 11 mars 2011.
Sa peine n’est cependant pas la plus lourde dans ce dossier. En effet, la plus longue peine prononcée par le Tribunal spécial sur la Sierra Leone est de 52 ans de prison. Une sentence à l’encontre d’Issa Sesay, l’un des anciens commandants du Front ré
volutionnaire uni (RUF), une milice responsable de nombreuses atrocités pendant la guerre civile.
Par Europe1.fr avec agences