Le président syrien Bachar al-Assad a accusé la Turquie de fournir un soutien logistique aux « terroristes » syriens, exhortant le gouvernement islamo-conservateur turc, qui réclame son départ, à ne pas s’ingérer dans les affaires intérieures de la Syrie, dans un entretien à un journal turc.
« La volonté de la Turquie de vouloir s’imiscer dans les affaires intérieures de la Syrie l’a placé dans une position qui a malheureusement fait d’elle une partie prenante dans toutes les activités sanglantes » en Syrie, a-t-il dit dans un entretien accordé au quotidien Cumhuriyet, dont la deuxième partie a été publié mercredi.
« La Turquie a fourni tout soutien logistique aux terroristes qui ont tué notre peuple », a poursuivi al-Assad confronté depuis mars 2011 à une révolte populaire.
La Syrie est en proie depuis la mi-mars 2011 à un mouvement de révolte réprimé dans le sang, qui tend à se transformer en conflit armé entre l’armée et des soldats dissidents ayant notamment rejoint l' »Armée syrienne libre » (ASL).
C’est de Turquie, où il s’est réfugié avec de nombreux soldats déserteurs, que le colonel Riad Al-Assaad commande l’ASL.
Mais le gouvernement turc a déclaré à plusieurs reprises qu’il n’autorisait pas que des attaques soient lancées en Syrie à partir du territoire turc et ne fournit aucun soutien à cette force, après des accusations syriennes et des informations parues dans la presse étrangère.
Le président syrien a en outre accusé le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, qui a vigoureusement attaqué la politique de Damas, d’agir par « instincts sectaires », ce qui attise le conflit en Syrie, selon lui.
La Turquie qui partage une longue frontière avec la Syrie est majoritairement de confession sunnite tandis que l’administration de Damas, l’armée et le parti Baas au pouvoir sont en grande partie composée d’alaouites, une confession musulmane proche du chiisme.
Dans une première partie de cet entretien publié mardi, le président syrien a joué l’apaisement avec Ankara, en regrettant la destruction par son pays d’un avion de combat turc, et en assurant qu’il n’avait pas l’intention de mobiliser des troupes à la frontière entre les deux pays, autrefois alliés.
AFP