L’épouse de l’ancien président malgache Marc Ravalomanana, qui tentait vendredi un retour à Madagascar, a été refoulée et placée dans un avion pour Bangkok, ont indiqué des proches.
« Ils ont expulsé ma maman du pays », a expliqué Tojo Ravalomanana, son fils.
« Ils l’ont envoyée à Bangkok. On l’a eue au téléphone, elle est déjà dans l’avion. Elle n’a ni visa, ni argent », a ajouté Hanitra Razafimanantsoa, avocate de M. Ravalomanana.
Un avion d’Air Madagascar partait vers Bangkok à 16H25 (13H25 GMT).
Mamy Rakotoarivelo, président du Congrès de la Transition et chef de la mouvance Ravalomanana, avait auparavant indiqué à l’AFP que Lalao Ravalomanana était bien arrivée à l’aéroport d’Antananarivo-Ivato mais avait « été retenue à son arrivée (…) par la police de l’air ».
Le Premier Ministre, Omer Beriziky, avait donné son accord à l’entrée de Mme Ravalomanana sur le territoire malgache, selon lui.
Lalao Ravalomanana avait déjà tenté à plusieurs reprises de revenir sur le sol malgache, dont la dernière début mars 2012. Le fils de Marc et Lalao Ravalomanana, Tojo, est déjà présent à Madagascar depuis plusieurs mois.
L’ancien président malgache vit en exil en Afrique du Sud depuis qu’il a été déposé par Andry Rajoelina lors d’une révolte populaire en 2009.
Il a également tenté à plusieurs reprises de rentrer au pays, mais a été à chaque fois refoulé, car il a été entre-temps condamné par contumace aux travaux forcés à perpétuité: sa garde avait tiré sur la foule en 2009, faisant une trentaine de morts. Les autorités d’Antananarivo veulent en outre éviter les débordements.
Sommé de s’entendre par la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), MM. Rajoelina et Ravalomanana se sont rencontrés mardi et mercredi aux Seychelles. Ils doivent à nouveau se voir dans les prochains jours.
L’organisation régionale, qui tente de trouver une issue à la crise dans laquelle est plongée la Grande Ile depuis 2009, leur a donné jusqu’au 16 août pour aplanir leurs différends, menaçant de désavouer le responsable d’un éventuel échec, qui se retrouverait de fait isolé.
AFP