La jeunesse angolaise défie depuis plusieurs mois le président Jose Eduardo Dos Santos, réclamant des libertés et dénonçant une misère indigne d’un Etat pétrolier, et bien que limitée, la contestation place le régime "sur la défensive", selon des analystes. Au pouvoir depuis 32 ans, le président "camarade", 69 ans, a en principe peu à craindre de ses détracteurs.
Ultra-majoritaire au Parlement depuis 2008 et aux commandes du secteur pétrolier avec son parti le MPLA, son hégémonie est presque totale. Le principal parti d’opposition, l’Unita, miné par des luttes intestines, a des chances jugées minimes de gagner la présidentielle de 2012.
Le gouvernement réprime pourtant durement depuis début mars les petits groupes de jeunes qui font circuler des appels "à marcher dans tout le pays pour exiger le départ de +Zedu+ (surnom du président), de ses ministres et de ses compagnons corrompus".
"Clairement, le printemps arabe et le fait d’être à la présidence depuis 32 ans sont des facteurs qui le place sur la défensive. Ces derniers mois, depuis les événements d’Egypte, le gouvernement surréagit", observe depuis Londres Alex Vines, de l’institut pour les relations internationales Chatham House.
Un premier rassemblement le 7 mars a été empêché par une quinzaine d’arrestations, dont des journalistes. En mai, des manifestations d’une dizaine de jeunes ont connu le même sort, sans décourager le phénomène, relativement neuf dans un pays marqué par 27 ans de guerre civile, qui reste un traumatisme pour la population.
Une jeunesse déterminée
"La nouvelle génération n’a pas peur du gouvernement", affirme Jang Nomada, un chanteur de rap de 29 ans, qui participe à l’organisation des marches.
Le profil des manifestants rappelle celui des jeunes qui ont renversé les présidents tunisien Zine El Abidine Ben Ali et égyptien Hosni Moubarak.
Ils sont jeunes, utilisent Facebook, ne se réclament d’aucun parti politique et se font appeler Mouvement révolutionnaire d’intervention sociale.
Si hors de Luanda, seuls 3% de la population accède à l’internet, dans la capitale où se concentre un tiers des Angolais, environ 2,5 millions de jeunes en sont des utilisateurs réguliers, selon des chiffres de The Economist.
"Le gouvernement réagit comme ça parce qu’il n’est pas habitué à voir des jeunes déterminés à protester. C’est un système dictatorial dans lequel toute personne qui descend dans la rue est confronté à la répression", ajoute Jang.
Des manifestants ont fait état d’intimidations, de menaces de mort ou se sont vus proposer des voitures et de l’argent pour renoncer.
Malgré ça, ils étaient 300 place de l’Indépendance le 3 septembre pour dénoncer la corruption, le manque d’eau et d’électricité.
Deuxième producteur de pétrole d’Afrique, l’Angola connaît une croissance moyenne de 12,5% depuis 2002, un coût de la vie exorbitant à Luanda, de nouveaux quartiers sortent de terre, mais sont uniquement accessibles aux riches.
Des heurts avec la police ont eu lieu et 17 manifestants, dont le chanteur Casimiro Carbono, ont été condamnés à des peines de 30 à 45 jours de prison ferme et à des amendes.
"A cause de l’histoire de la guerre, le système politique survit par la violence, utilisant l’armée, la police et les services de sécurité", explique Elias Isaac, responsable Angola à la Fondation Soros pour une société ouverte.
Pour les analystes, le mouvement de jeunes ne constitue pas une menace sérieuse. "Ce qui est important, souligne Rafael Marques, un vétéran des campagnes anti-corruption, ce n’est pas le nombre de protestataires mais la manière dont le gouvernement réagit: il a peur des gens".
Ultra-majoritaire au Parlement depuis 2008 et aux commandes du secteur pétrolier avec son parti le MPLA, son hégémonie est presque totale. Le principal parti d’opposition, l’Unita, miné par des luttes intestines, a des chances jugées minimes de gagner la présidentielle de 2012.
Le gouvernement réprime pourtant durement depuis début mars les petits groupes de jeunes qui font circuler des appels "à marcher dans tout le pays pour exiger le départ de +Zedu+ (surnom du président), de ses ministres et de ses compagnons corrompus".
"Clairement, le printemps arabe et le fait d’être à la présidence depuis 32 ans sont des facteurs qui le place sur la défensive. Ces derniers mois, depuis les événements d’Egypte, le gouvernement surréagit", observe depuis Londres Alex Vines, de l’institut pour les relations internationales Chatham House.
Un premier rassemblement le 7 mars a été empêché par une quinzaine d’arrestations, dont des journalistes. En mai, des manifestations d’une dizaine de jeunes ont connu le même sort, sans décourager le phénomène, relativement neuf dans un pays marqué par 27 ans de guerre civile, qui reste un traumatisme pour la population.
Une jeunesse déterminée
"La nouvelle génération n’a pas peur du gouvernement", affirme Jang Nomada, un chanteur de rap de 29 ans, qui participe à l’organisation des marches.
Le profil des manifestants rappelle celui des jeunes qui ont renversé les présidents tunisien Zine El Abidine Ben Ali et égyptien Hosni Moubarak.
Ils sont jeunes, utilisent Facebook, ne se réclament d’aucun parti politique et se font appeler Mouvement révolutionnaire d’intervention sociale.
Si hors de Luanda, seuls 3% de la population accède à l’internet, dans la capitale où se concentre un tiers des Angolais, environ 2,5 millions de jeunes en sont des utilisateurs réguliers, selon des chiffres de The Economist.
"Le gouvernement réagit comme ça parce qu’il n’est pas habitué à voir des jeunes déterminés à protester. C’est un système dictatorial dans lequel toute personne qui descend dans la rue est confronté à la répression", ajoute Jang.
Des manifestants ont fait état d’intimidations, de menaces de mort ou se sont vus proposer des voitures et de l’argent pour renoncer.
Malgré ça, ils étaient 300 place de l’Indépendance le 3 septembre pour dénoncer la corruption, le manque d’eau et d’électricité.
Deuxième producteur de pétrole d’Afrique, l’Angola connaît une croissance moyenne de 12,5% depuis 2002, un coût de la vie exorbitant à Luanda, de nouveaux quartiers sortent de terre, mais sont uniquement accessibles aux riches.
Des heurts avec la police ont eu lieu et 17 manifestants, dont le chanteur Casimiro Carbono, ont été condamnés à des peines de 30 à 45 jours de prison ferme et à des amendes.
"A cause de l’histoire de la guerre, le système politique survit par la violence, utilisant l’armée, la police et les services de sécurité", explique Elias Isaac, responsable Angola à la Fondation Soros pour une société ouverte.
Pour les analystes, le mouvement de jeunes ne constitue pas une menace sérieuse. "Ce qui est important, souligne Rafael Marques, un vétéran des campagnes anti-corruption, ce n’est pas le nombre de protestataires mais la manière dont le gouvernement réagit: il a peur des gens".
DIASPORAS-NEWS — AFP