vendredi, novembre 22, 2024
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La « superfood » myrtille, petite baie prometteuse pour l’Afrique du Sud

Sous un tenace soleil d’été austral, des centaines d’ouvriers agricoles, chapeaux et visages masqués, se concentrent sur leur travail de fourmi: cueillir baie par baie une exceptionnelle récolte de myrtilles sur ces pentes montagneuses à une centaine de kilomètres du Cap.

L’Afrique du Sud s’est lancée dans la culture prometteuse de ce fruit bourré d’antioxydants et de vitamine C, en forte demande mondiale. Et la pandémie n’a pas réussi à freiner les exportations.

De 600 tonnes produites en 2008, le pays devrait passer à 24.000 tonnes cette année, principalement à destination de l’Europe et de la Grande-Bretagne.

La ferme Chiltern, avec ses plantations sous les versants de la réserve naturelle Hottentots Holland, autrefois parsemés de pommiers et de fraisiers, bénéficie d’un ensoleillement optimal et d’une irrigation fiable.

Des filets ont été placés pour protéger les arbustes des intempéries et des ruches sont transportées chaque année pour polliniser la future récolte.

Le fruit nécessite de grandes précautions pour être empaqueté en parfait état. « Elles ont besoin de délicatesse », souffle Anton Both, patron de l’entreprise agricole.

– « Plus près de l’Europe » –

« Nous avons beaucoup de variétés et un fruit de belle qualité », s’enorgueillit Elzette Schutte, directrice de l’Association des producteurs sud-africains de fruits rouges.

« Et nous sommes plus près de l’Europe que (nos concurrents) le Pérou ou le Chili », explique-t-elle, pour des barquettes qui arrivent opportunément en hiver sur les étals des pays clients.

L’Afrique du Sud reste un producteur modeste de myrtilles, face aux géants que sont le Canada et les Etats-Unis, mais se positionne pour obtenir des marchés en Chine et en Corée du Sud, qui permettraient encore de faire croître la production.

« On s’attend encore à une demande internationale plus forte, parallèle à la reconnaissance des vertus nutritives de ce fruit », ajoute-t-elle.

La plupart des myrtilliers sud-africains poussent dans la province du Cap Occidental, où se trouve aussi le prestigieux vignoble sud-africain et la ville portuaire du Cap.

La valeur des exportations du petit fruit acidulé est passée de 7 millions d’euros en 2013 à plus de 55 millions en 2018, selon des statistiques gouvernementales.

– Gourmandise bleutée –

Plus de 2.700 hectares sont plantés dans la province, contre seulement 261 il y a cinq ans.

Les myrtilles sont « une des productions d’horticulture qui connaît la plus grande croissance en Afrique du Sud », confirme Pieter Zietsman, directeur de l’unité « fruits rouges » de la société pépiniériste Top Fruit.

Elle représente un meilleur retour sur investissement que beaucoup d’autres fruits, mais « coûte très cher en investissements initiaux », explique-t-il. Il faut au moins 20 hectares pour lancer une production rentable, puis débourser 1,6 million d’euros pour semer cette surface.

La consommation locale devrait aussi monter en puissance, ce qui permettrait de planter des espèces moins coûteuses, estime la filiale.

L’artiste du Cap Alice Toich, connue localement comme compétitrice dans une émission-concours de pâtisserie, utilise beaucoup de myrtilles dans ses muffins, ses cakes au citron, sa pavlova (meringue, crème fouettée et fruit) et autres smoothies.

La jeune et jolie influenceuse en congèle aussi pour faire des crèmes glacées teintées de torsades bleutées – « j’aime cuisiner avec les yeux » – et vante ses mérites gustatifs et nutritionnels auprès des ses milliers d’abonnés sur les réseaux sociaux.

« Quand j’en mange des tonnes, je n’ai aucun remords », assure la svelte cuisinière avec coquetterie, « parce que c’est bon pour la santé! ».

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