lundi, novembre 25, 2024
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« Gilets jaunes »: un acte 18 marqué par un regain de violences à Paris

Boutiques pillées sur les Champs-Elysées, jets de pavés sur les forces de l’ordre, immeuble incendié: pour son acte 18, la mobilisation des « gilets jaunes » a été marquée par un regain de violences à Paris, où plus de 100 personnes ont été interpellées.

Au total 14.500 personnes étaient mobilisées dans toute la France à 14H00, selon l’Intérieur, pour cette journée présentée comme un « ultimatum » au président Macron, quatre mois après le début du mouvement et au moment où s’achève le grand débat national.

Autour de la place de l’Etoile, vers laquelle 10.000 manifestants avaient convergé, la tension est rapidement montée à partir 11H00.

Des manifestants, pour beaucoup vêtus de noir, capuche ou casque sur la tête, lançaient pavés et pierres sur les forces de l’ordre, qui répliquaient par des tirs de gaz lacrymogènes. Sur les Champs-Elysées, des casseurs ont détruit des vitrines, notamment celle de la brasserie huppée le Fouquet’s, et pillé des boutiques.

Des scènes d’émeutes urbaines que l’on n’avait plus vues depuis les mobilisations de début décembre, dont les images avaient fait le tour du monde.

« Des professionnels de la casse et du désordre équipés et masqués ont infiltré les cortèges », a dénoncé le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, qui a promis « la plus grande fermeté ».

Le Premier ministre Edouard Philippe s’est rendu en milieu d’après-midi sur les Champs-Elysée pour remercier les forces de l’ordre.

Quelque 109 personnes ont été interpellées, selon un bilan communiqué peu après 16H00 par le préfecture de police de Paris. Le parquet de Paris a fait état de 46 personnes en garde à vue à 14H30.

En début d’après-midi, un incendie s’est déclaré dans un immeuble près des Champs-Elysées, faisant onze blessés légers. Une femme et son bébé « coincés au deuxième étage », ont été sauvés de cet incendie, parti d’une banque au rez-de-chaussée, ont indiqué les pompiers à l’AFP.

Côté manifestants, un homme a été blessé vers midi sur les Champs-Elysées,a constaté une journaliste de l’AFP. selon les « street medics » sur place, il a été victime d’un tir de flashball dans l’œil.

« Insupportables exactions » –

La maire PS de Paris Anne Hidalgo a condamné « avec la plus grande fermeté » ces « insupportables exactions », tandis que François-Xavier Bellamy, tête de liste des Républicains aux Européennes, appelait à « mettre fin à l’impuissance de l’Etat ».

Espérant un « regain de mobilisation », cette journée d’action avait été annoncée comme un cruciale après plusieurs semaines en demi-teinte.

Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, contestés par les « gilets jaunes », ils étaient 28.600 manifestants en France, samedi dernier, pour l’acte 17, soit dix fois moins que les 282.000 du 17 novembre lors de l’acte inaugural du mouvement.

Eric Drouet, l’une des figures du mouvement, avait invité dans une vidéo les sympathisants à converger vers la capitale. « Après cette journée, en tout cas pour moi, ça sera fini les manifestations, ça sera de vraies actions pour la suite », a indiqué le chauffeur routier de Seine-et-Marne.

Maxime Nicolle, une autre tête connue des « gilets jaunes », promettait une journée « mémorable », « un week-end parmi les plus importants depuis le début de cette mobilisation ».

Sur les réseaux sociaux, un même objectif affiché: « Faire le siège de l’Elysée ».

Quelque 5.000 membres des forces de l’ordre et six blindés de la gendarmerie avaient été déployés dans la capitale par crainte d’affrontements.

« On a été trop gentils, c’est pour ça que c’est violent aujourd’hui », dénonce Jean-François Bernard, qui travaille dans l’entretien d’espaces verts. « Le grand débat, c’est une mascarade », ajoute-t-il.

« Nous on a rien à voir avec la violence, des casseurs s’infiltrent et en profitent », assure Muriel, vêtue d’un gilet jaune et d’un bonnet phrygien.

Parallèlement plusieurs dizaines de milliers de manifestants pour le climat défilaient dans le calme à travers la France à l’appel de la « Marche du siècle ». A Paris le député insoumis de la Somme François Ruffin a plaidé pour une « jonction » entre « gilets jaunes » et défenseurs de l’environnement.

En régions, 2.000 « gilets jaunes » ont manifesté à Montpellier, 800 à Marseille, et ils restaient mobilisés à Bordeaux, l’un des bastions du mouvement, quoique moins nombreux que la semaine dernière.

Le cortège de la marche pour le climat défilait toujours en milieu d’après-midi dans le centre ville de Bordeaux,ou six ou sept personnes ont été interpellées après que des des militants pour l’environnement eurent badigeonné de savon noir la façade d’un bâtiment de la Caisse des dépôts et consignations.

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