Le gynécologue congolais Denis Mukwege, prix Nobel de la paix 2018, a dénoncé les attaques perpétrées contre des centres de traitement d’Ebola dans l’est de la République démocratique du Congo ainsi que le déni de l’épidémie au sein d’une partie de la population.
Déclarée le 1er août, la dixième épidémie d’Ebola sur le sol congolais a tué 584 personnes pour 927 cas, a indiqué le ministère congolais de la Santé dans son dernier bulletin quotidien publié mercredi soir.
Des centres de traitement d’Ebola (CTE) ont été attaqués à plusieurs reprises ces derniers jours à Butembo, actuelle épicentre de la maladie dans la province du Nord-Kivu. Un policier a été tué dans une attaque samedi dernier.
« En tant que médecin, j’ai été fort choqué par ces actes de destruction des structures de santé destinées à sauver des vies. Cela est inacceptable », a écrit le Dr Mukwege.
« De plus, j’ai appris avec stupéfaction que circulent dans la région des rumeurs qui découragent la population à se prémunir contre la maladie, à se faire vacciner ou à faire soigner les malades », s’insurge-t-il dans un message daté du 3 mars.
« En tant que médecin, je souligne qu’Ebola n’est pas une fiction. C’est une maladie qui se soigne et que l’on peut prévenir », insiste « l’homme qui répare les femmes » dans la province voisine du Sud Kivu. « J’appelle la population à se joindre à l’action des autorités sanitaires et des organisations qui nous aident à mettre fin à l’épidémie d’Ebola ».
« J’appelle les leaders (autorités locales, société civile, mouvements de jeunesse, médias, leaders religieux, de toutes tendances) à soutenir la stratégie de lutte contre cette épidémie », poursuit-il.
Le Dr Mukwege appelle les autorités et les ONG « à intégrer davantage les leaders locaux dans les stratégies de riposte ».