jeudi, décembre 5, 2024
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Gabon: la supension de France 2 réduite de 12 mois à 3

La Haute autorité gabonaise de la communication (HAC) a annoncé avoir réduit de 12 à 3 mois la suspension au Gabon de la chaîne publique française France 2, accusée d’avoir rediffusé un documentaire critique sur le président Ali Bongo Ondimba.
La chaîne française a soumis au président de la HAC, Raphaël Ntoutoume Nkoghe, « une requête en révision de sa suspension », jugée « recevable », selon un communiqué de la HAC publié mercredi par la presse locale.
Outre cette requête de France 2, le président de la HAC avait été saisi par ses homologues « du Réseau des instances africaines de régulation », indique le texte.
Le 23 août la HAC avait annoncé la suspension pour un an de la chaîne publique française, « s’interrogeant sur l’opportunité » pour France 2 « de rediffuser la veille du 17 août (fête de l’indépendance) un documentaire subversif sur le Gabon ».

Lors de sa première diffusion en juillet 2017, le documentaire « Le clan Bongo, une histoire française » avait créé la polémique dans ce pays d’Afrique centrale de moins de 2 millions d’habitants en proie à de graves difficultés économiques.

Il dressait un portrait peu flatteur de l’actuel président Ali Bongo, fils d’Omar Bongo, chef de l’Etat gabonais de 1967 à sa mort en 2009, et ancien pilier de la Françafrique.
Le reportage donnait en particulier la parole à l’ancien PDG de la compagnie pétrolière française Elf Aquitaine Loïk Le Floch-Prigent qui affirmait qu’un accord secret réservait 18% des actions d’Elf Gabon à Omar Bongo, en plus des bonus.
La HAC avait jugé que la rediffusion du reportage était « répréhensible » et qu’elle portait « atteinte aux institutions de la République, à la dignité d’autrui (…), (était) de nature à troubler l’ordre public ».

La HAC avait également suspendu pour un mois le journal Echos du Nord, l’un des principaux médias d’opposition du Gabon, à quelques semaines d’élections législatives prévues le 6 octobre après plusieurs reports.

Le régulateur des médias avait été saisi par le vice-président gabonais, Pierre Claver Maganga Moussavou, pour « atteinte à sa personne et défaut de preuves » après la publication dans ce journal d’articles révélant des achats de véhicules de luxe par M. Moussavou.

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