La Belgique se dirige vers une sortie de la crise politique d’une durée record qui l’a menacée d’éclatement, suite à un accord conclu samedi entre Flamands et francophones pour réformer le pays en augmentant l’autonomie des régions. Ce compromis arrive à point nommé pour rassurer les marchés financiers alors que la crise de la dette menace à son tour le pays. L’agence de notation Moody’s a menacé vendredi de dégrader la note de la dette de la Belgique suite aux difficultés de la banque franco-belge Dexia, en voie de démantèlement.
L’accord politique a été scellé tôt samedi matin par huit partis belges francophones et néerlandophones qui avaient repris des négociations mi-août en vue de sortir de l’impasse le pays, privé de véritable gouvernement depuis avril 2010. Une durée de carence record au niveau mondial.
La Belgique est gérée depuis par un cabinet chargé de n’administrer que les affaires courantes.
A l’origine de la crise: les Flamands au Nord (60% de la population), plus riches, ont le sentiment de payer pour les francophones plus pauvres au Sud, accusés de ne pas faire les efforts nécessaires pour se redresser économiquement.
Ils réclamaient une autonomie nettement renforcée, sous la pression du premier parti de la région, sorti vainqueur des élections de juin 2010, le mouvement indépendantiste N-VA de Bart de Wever.
A l’inverse, les francophones redoutaient à la fois un appauvrissement de leur communauté et un affaiblissement de l’Etat fédéral susceptible de préparer le terrain à un éclatement du pays.
Un compromis a finalement été trouvé. Le président du parti libéral francophone (MR) Charles Michel a estimé samedi que la réforme institutionnelle – la sixième du nom dans le pays depuis qu’il s’est engagé sur la voie du fédéralisme en 1970 – serait « la plus importante depuis la seconde guerre mondiale ».
Les détails doivent être finalisés lundi avant une présentation de l’accord mardi, jour de la rentrée parlementaire.
Globalement, l’accord prévoit des compétences renforcées pour les régions dans le domaine fiscal en particulier. Financées jusqu’à présent par l’Etat fédéral, elles lèveront à l’avenir elles mêmes une partie de l’impôt sur le revenu, à hauteur de quelque 10,7 milliards d’euros par an.
Les allocations familiales et le code de la route vont aussi être partiellement régionalisés. Et des transferts de compétences sont envisagés en matière de santé et de politique de l’emploi.
Les Flamands ont obtenu dans un autre domaine un victoire hautement symbolique: les droits linguistiques et administratifs spéciaux dont jouissaient les milliers de francophones dans la périphérie flamande de Bruxelles seront pour la plupart d’entre-eux supprimés. Seules six communes les verront subsister. Ce point empoisonnait le climat entre les deux communautés depuis des décennies.
Amers, certains francophones parlent de « reddition » ou de victoire à la Pyrrhus préparant en fait à la scission un jour du pays.
Il reste à présent aux différents partis à s’entendre sur un programme de gouvernement.
La tâche ne sera pas aisée car à la division linguistique du pays se superpose une division politique de plus en plus profonde entre le Nord flamand ancré résolument à droite et le Sud francophone en Wallonie qui penche clairement à gauche.
Le tournant dans la crise a eu lieu en août lorsque la N-VA a été exclue des négociations pour son intransigeance. Depuis, Bart De Wever grimpe dans les sondages mais enrage d’être isolé et se radicalise.
A propos d’un compromis qui prévoit le détachement de magistrats francophones dans la banlieue flamande de Bruxelles, il a ainsi lancé: « Pourquoi pas des magistrats turcs à Gand ou marocains à Anvers? ».
L’accord politique a été scellé tôt samedi matin par huit partis belges francophones et néerlandophones qui avaient repris des négociations mi-août en vue de sortir de l’impasse le pays, privé de véritable gouvernement depuis avril 2010. Une durée de carence record au niveau mondial.
La Belgique est gérée depuis par un cabinet chargé de n’administrer que les affaires courantes.
A l’origine de la crise: les Flamands au Nord (60% de la population), plus riches, ont le sentiment de payer pour les francophones plus pauvres au Sud, accusés de ne pas faire les efforts nécessaires pour se redresser économiquement.
Ils réclamaient une autonomie nettement renforcée, sous la pression du premier parti de la région, sorti vainqueur des élections de juin 2010, le mouvement indépendantiste N-VA de Bart de Wever.
A l’inverse, les francophones redoutaient à la fois un appauvrissement de leur communauté et un affaiblissement de l’Etat fédéral susceptible de préparer le terrain à un éclatement du pays.
Un compromis a finalement été trouvé. Le président du parti libéral francophone (MR) Charles Michel a estimé samedi que la réforme institutionnelle – la sixième du nom dans le pays depuis qu’il s’est engagé sur la voie du fédéralisme en 1970 – serait « la plus importante depuis la seconde guerre mondiale ».
Les détails doivent être finalisés lundi avant une présentation de l’accord mardi, jour de la rentrée parlementaire.
Globalement, l’accord prévoit des compétences renforcées pour les régions dans le domaine fiscal en particulier. Financées jusqu’à présent par l’Etat fédéral, elles lèveront à l’avenir elles mêmes une partie de l’impôt sur le revenu, à hauteur de quelque 10,7 milliards d’euros par an.
Les allocations familiales et le code de la route vont aussi être partiellement régionalisés. Et des transferts de compétences sont envisagés en matière de santé et de politique de l’emploi.
Les Flamands ont obtenu dans un autre domaine un victoire hautement symbolique: les droits linguistiques et administratifs spéciaux dont jouissaient les milliers de francophones dans la périphérie flamande de Bruxelles seront pour la plupart d’entre-eux supprimés. Seules six communes les verront subsister. Ce point empoisonnait le climat entre les deux communautés depuis des décennies.
Amers, certains francophones parlent de « reddition » ou de victoire à la Pyrrhus préparant en fait à la scission un jour du pays.
Il reste à présent aux différents partis à s’entendre sur un programme de gouvernement.
La tâche ne sera pas aisée car à la division linguistique du pays se superpose une division politique de plus en plus profonde entre le Nord flamand ancré résolument à droite et le Sud francophone en Wallonie qui penche clairement à gauche.
Le tournant dans la crise a eu lieu en août lorsque la N-VA a été exclue des négociations pour son intransigeance. Depuis, Bart De Wever grimpe dans les sondages mais enrage d’être isolé et se radicalise.
A propos d’un compromis qui prévoit le détachement de magistrats francophones dans la banlieue flamande de Bruxelles, il a ainsi lancé: « Pourquoi pas des magistrats turcs à Gand ou marocains à Anvers? ».
DIASPORAS-NEWS — AFP