Le parquet de Paris a ouvert lundi deux nouvelles enquêtes préliminaires dans l’affaire Benalla, notamment pour faux témoignages, à la suite du signalement transmis à la justice par le Sénat concernant les auditions de plusieurs protagonistes du dossier, dont d’actuels proches collaborateurs d’Emmanuel Macron.
L’enquête pour « faux témoignages » a été lancée en raison de suspicions visant l’ex-collaborateur d’Emmanuel Macron Alexandre Benalla, l’ancien employé de LREM Vincent Crase et le directeur de cabinet du président, Patrick Strzoda.
C’est ce dernier qui avait autorisé Alexandre Benalla à accompagner la police à la manifestation du 1er-Mai, lors de laquelle il est accusé, avec M. Crase, d’avoir brutalisé des manifestants à Paris.
Ces faits, révélés le 18 juillet par Le Monde, ont constitué le point de départ d’une affaire à rebondissements qui empoisonne l’exécutif depuis l’été et qui a conduit le Sénat à créer une commission d’enquête parlementaire.
La seconde enquête, confiée à la Brigade de répression de la délinquance économique (BRDE), a été ouverte car M. Benalla est soupçonné d’avoir manqué à ses obligations déclaratives auprès de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique, a précisé le parquet dans son communiqué.
Dans son signalement, le bureau de la Haute Assemblée avait aussi relevé des « incohérences » et « contradictions » dans des déclarations faites par M. Strzoda et deux autres collaborateurs du chef de l’Etat: son bras droit, le secrétaire général de l’Élysée Alexis Kohler, et le général Lionel Lavergne, chef du groupe de sécurité de la présidence.
Le signalement du Sénat a été vécu comme une déclaration de guerre par le gouvernement et dans les rangs du parti présidentiel, qui a dénoncé un « procès politique ».
Le faux témoignage est passible de cinq ans de prison et 75.000 euros d’amende. L’enquête sur ce volet a été confiée à la brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP).
afp