Les accusations de corruption pesant sur Duduzane Zuma, un des fils de l’ancien président sud-africain Jacob Zuma, ont été provisoirement abandonnées, a annoncé jeudi le parquet.
Duduzane Zuma avait été inculpé en juillet dernier dans le cadre d’un des nombreux scandales liés à la sulfureuse famille d’hommes d’affaires Gupta, qui ont précipité la démission de son père en février 2018.
Le trentenaire est soupçonné d’avoir participé en octobre 2015 à une rencontre au cours de laquelle un des frères Gupta, Ajay, avait proposé le poste de ministre des Finances à Mcebisi Jonas, alors vice-ministre.
Dans une déclaration sous serment, Mcebisi Jonas avait expliqué que le maroquin lui avait été offert en échange de son obéissance aux instructions des Gupta et d’une enveloppe de 600 millions de rands (38 millions d’euros).
Ajay Gupta a catégoriquement nié ces allégations.
« Le parquet a décidé d’abandonner provisoirement les charges contre Duduzane Zuma car l’un des témoins-clé dans le dossier (Jonas Mcebisi) dépose actuellement sous serment » devant une commission judiciaire d’enquête sur la corruption, a expliqué à l’AFP une porte-parole du ministère public, Phindi Louw.
Jonas Mcebisi est en effet appelé à témoigner de nouveau devant la « commission Zondo », qui se penche depuis des mois sur les affaires de corruption sous la présidence de Jacob Zuma (2009-2018), selon Phindi Louw.
« Le procureur a jugé que les charges devaient être abandonnées le temps que la procédure soit finalisée », a-t-elle ajouté.
Duduzane Zuma était poursuivi pour « corruption pour avoir offert une gratification injustifiée à une personne en charge d’une fonction publique et pour corruption en bande organisée ».
En août 2018, Mcebisi Jonas avait expliqué devant la commission Zondo comment Ajay Gupta l’avait convoqué en son luxueux domaine de Johannesburg pour lui proposer le poste de ministre des Finances en échange de son « soutien » pour obtenir des contrats.
Duduzane Zuma est par ailleurs toujours accusé d’homicide involontaire dans un autre dossier, un accident de voiture qui a fait plusieurs morts en 2014.
Hasard du calendrier, il a comparu jeudi devant un tribunal de Johannesburg, qui a fixé le début du procès le 24 mars.