dimanche, octobre 13, 2024
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Guinée: l’opposition marque cinq jours de deuil après la mort d’un centième manifestant en huit ans

L’opposition guinéenne a annoncé jeudi un « deuil de cinq jours » pour marquer sa solidarité avec les victimes de violences policières et militaires après la mort la veille de deux manifestants portant, selon elle, à 100 le nombre de tués depuis l’arrivée au pouvoir du président Alpha Condé en 2010.

« Nous avons enregistré de nombreux assassinats ciblés, mais avec ce double meurtre d’hier, on a franchi la barre de 100 victimes de M. Alpha Condé », a déclaré le chef de file de l’opposition, Cellou Dalein Diallo, à l’issue d’une « réunion de crise » des dirigeants de l’opposition à son domicile.

M. Diallo a mis en cause des « bérets rouges », dont la présence aux côtés de la police a été récemment dénoncée par Amnesty International. Selon le chef de l’opposition, des membres de cette unité d’élite militaire « sont arrivés sur une moto et ont arrosé (de balles) un groupe de jeunes qui étaient assis ».

« Le crime a été trop atroce, on va demander cinq jours de deuil jusqu’à lundi. Nous allons demander à tous les Guinéens épris de paix de se joindre à nous pour marquer leur solidarité avec la famille », a expliqué M. Diallo, qui s’exprimait devant des militants.

L’opposition multiplie depuis le début du mois d’octobre les journées ville morte et les manifestations pour protester contre la violation, selon elle, par le pouvoir d’un accord conclu en août sur l’installation des élus locaux après le scrutin contesté du 4 février. Elle accuse le gouvernement de corrompre ses élus pour s’assurer une large majorité des communes à travers le pays.

Elle avait appelé à une nouvelle journée « ville morte » mercredi et à une manifestation jeudi, interdite par les autorités.

« Nous n’allons pas marcher aujourd’hui », a déclaré M. Diallo à ses partisans.

Mais il a promis que les manifestations reprendront la semaine prochaine, « avec mardi la marche des femmes pour exiger l’arrêt des assassinats de leurs enfants », puis une nouvelle « journée ville morte » mercredi 14 novembre, suivie le lendemain d’une « marche de protestation contre l’impunité dont jouissent les forces de l’ordre ».

Amnesty International s’était inquiétée le 31 octobre du nombre de tués –18 depuis début de l’année– lors des manifestations de l’opposition, demandant aux autorités de Conakry de veiller à ce que « personne d’autre ne perde la vie ».

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