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Conférence de Londres: la Somalie veut un plan Marshall, rejette toute tutelle

Conférence de Londres: la Somalie veut un plan Marshall, rejette toute tutelle
La Somalie espère que la Conférence internationale prévue ce mois-ci à Londres décidera « un plan Marshall » pour sa reconstruction, a indiqué à l’AFP le Premier ministre Abdiweli Mohamed Ali, rejetant toute mise sous tutelle de son pays en guerre civile depuis vingt ans. « Nous attendons la mise en place d’un Fonds pour la Somalie, un plan de reconstruction complet pour la Somalie, nous attendons un plan Marshall pour la Somalie » lors de cette conférence prévue le 23 février, a déclaré lundi le chef du gouvernement, en référence au plan d’aide massif américain qui a permis de relever l’Europe après la Seconde guerre mondiale.
Le gouvernement britannique a annoncé en décembre la tenue de cette conférence internationale, pour trouver des solutions globales à la Somalie, sans gouvernement effectif depuis 1991, et devenue un « lieu de piraterie, de trafic de drogues, (…) de migrations, de terrorisme », selon le ministre britannique de l’Aide au développement, Andrew Mitchell.
M. Mohamed Ali a estimé dans son entretien à l’AFP que cette conférence devait être pour son pays « l’occasion de revenir dans la société des nations » à un « moment critique de son histoire », après une série de percées militaires contre les insurgés islamistes shebab.
Les shebab ont été contraints en août dernier de quitter la capitale Mogadiscio, sous la pression d’une force de l’Union africaine, tandis que des troupes kényanes puis éthiopiennes ont entamé depuis octobre le contrôle des insurgés sur le sud et le centre du pays.
M. Mohamed Ali, nommé Premier ministre en juin 2011, a estimé « qu’il était impossible de négocier avec eux (les shebab) car ils sont (devenus) Al-Qaïda ».
Les insurgés ont célébré lundi, dans les zones sous leur contrôle, la reconnaissance par le successeur d’Oussama ben Laden à la tête d’Al-Qaïda de leur intégration dans la nébuleuse islamiste, contraignant les habitants à manifester, selon des témoins.
Mais alors même que les shebab sont sur la défensive militairement, grâce à des interventions étrangères, les autorités somaliennes de transition, en place depuis janvier 2009, ont très largement échoué à occuper le terrain politique et à gagner en légitimité, dénoncent les experts occidentaux sur la Somalie, un avis partagé en privé par les diplomates spécialistes du dossier.
Les critiques portent notamment sur le président Sharif Cheikh Ahmed, un islamiste réputé modéré, accusé d’avoir échoué à asseoir son autorité et d’avoir fermé les yeux sur la corruption dans son gouvernement.
Mise sous tutelle: une idée « ridicule-
Le manque de confiance a atteint un point tel qu’un document soumis aux diplomates en vue de la conférence de Londres prévoit une mise sous tutelle temporaire du pays par les Nations unies et l’Union africaine.
Selon ce « non paper » (proposition avancée informellement par un pays, mais non endossée officiellement par ce dernier) italien, dont l’AFP a obtenu copie, les actuelles institutions de transition somaliennes seraient remplacées à l’échéance de leur mandat, le 20 août prochain, par « une administration internationale des Nations unies et de l’Union africaine ».
Cette autorité assurerait « l’administration du territoire » en attendant qu’une Constituante rédige une nouvelle Loi fondamentale et remette le pouvoir à de nouvelles autorités somaliennes au 1er janvier 2014.
« Nous sommes au XXIème siècle, la Somalie est un pays souverain, avec un gouvernement reconnu par la communauté internationale, cela est ridicule », a commenté M. Mohamed Ali.
« J’ai rencontré le Premier ministre italien, le ministre des Affaires étrangères et celui de la Défense et tous ont pris leur distance à l’égard de ce document, j’estime donc qu’il ne s’agit pas de la position officielle » de ce pays, a-t-il ajouté.
La Somalie sort à peine de plusieurs mois de famine qui a fait des dizaines de milliers de morts, en raison d’une sécheresse aggravée par la désorganisation du pays et le refus des islamistes d’accepter une aide internationale dans les zones sous leur contrôle.

AFP

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