jeudi, mars 28, 2024
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Centrafrique: l'ex-rébellion se retire "provisoirement" du processus de paix

Centrafrique: l'ex-rébellion se retire
L’ex-principale rébellion de Centrafrique a annoncé jeudi se retirer « provisoirement » du processus de paix en cours dans le pays, exigeant la libération de son chef Jean-Jacques Demafouth arrêté la semaine dernière à Bangui. « Le gouvernement est en train de violer les accords de paix » signés en 2008, a dénoncé l’Armée populaire pour la restauration de la démocratie (APRD), dans un communiqué signé de son chef d’état-major, le colonel Henri Tchebo Wanfio.
L’ex-mouvement rebelle a « décidé de ne pas continuer à participer au processus de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) » et « se retire provisoirement de ce processus jusqu’à la libération de son président Jean-Jacques Demafouth ».
M. Demafouth « s’est beaucoup investi pour que le programme DDR avance. Si les autorités ne tiennent pas compte de cet investissement personnel et ne se montrent pas reconnaissantes, l’APRD juge que cela est inadmissible », poursuit le texte.
M. Demafouth, 54 ans, est détenu depuis vendredi dans les locaux à Bangui de la SRI (Section recherches et investigations de la gendarmerie), où il est en garde à vue et accusé de s’être « engagé dans la voie de la déstabilisation du pays à travers une coalition de la rébellion », selon une source proche du parquet.
Deux fois candidat à la présidentielle, ancien ministre de la Défense, M. Demafouth, avocat de profession, avait accepté de prendre en 2008 la tête de l’APRD dans un processus qui a conduit à la signature d’un accord entre la plupart des mouvements rebelles centrafricains et le pouvoir.
Il est à ce titre vice-président du Comité de pilotage du programme DDR des anciennes rébellions, un processus toujours en cours.
« On m’accuse de vouloir prendre la tête d’une fusion de trois autres rébellions: la CPJP (Convention des patriotes pour la justice et la paix), l’UFDR (Union des forces démocratiques pour le rassemblement) et le MLCJ (Mouvement des libérateurs centrafricains pour la Justice), mais je n’ai rien à voir avec ça », avait déclaré à l’AFP vendredi M. Demafouth joint au téléphone après son arrestation. L’AFP n’a pu le joindre à nouveau depuis samedi.
Une source de la gendarmerie jointe par l’AFP a affirmé jeudi à l’AFP que « Jean-Jacques Demafouth se porte bien ».
Toujours de même source, « les conditions de sécurité sont strictes en ce qui le concerne. Les visites sont interdites. Mais il est bien traité ».
« L’enquête ouverte à son sujet se poursuit et pourrait prendre encore un peu de temps, du fait des implications politiques de l’affaire. Et il est bien difficile de dire avec exactitude quand il sera présenté devant le parquet », a encore affirmé la source.
Dans un communiqué signé de son président Mahamat Zakaria, la CPJP a démenti être impliquée « dans une quelconque coalition pour déstabiliser le pays avec M. Demafouth » et exige sa libération immédiate.
Toutefois, la CPJP précise avoir « signé un cessez-le-feu le 12 juin 2011 avec le gouvernement. Même s’il y a eu des hauts et des bas, la CPJP s’en tient à cela parce que la RCA aspire à la paix et tout le monde doit y contribuer ».
Dans un autre communiqué jeudi, le bureau politique de la Nouvelle alliance pour le progrès (NAP), le parti fondé par M. Demafouth, a « rejeté les accusations portées » contre son président et « demandé sa libération sans condition ».
Dimanche, le ministre de la Justice centrafricain, Firmin Findiro, avait accusé M. Demafouth « d’être dans une opération tendant à la déstabilisation du pays », avec une « reprise des activités de la rébellion qu’il entend mener dans le cadre d’une force coalisée ».
Dans ce domaine, « même une seule réunion est un élément constitutif de l’infraction », avait estimé le ministre.

AFP

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