
Un premier décembre pas comme les autres ! Il fait un froid de canard à la grande place de la République à Paris, cette journée dominicale. Et, une vingtaine d’associations, choisissent de se construire des tentes, exposent et distribuent différents manuels sur le SIDA. Anne HIDALGO, première adjointe au maire et candidate à la Mairie de Paris et Dr Mamadou Diallo, directeur régional de l’ONUSIDA, visitent chaque tente. Pas de grands discours officiel pour ces associations, mais une simple visite, une écoute. Le sida, décime et fait rage dans le monde. Le manque d’information tue le plus. En France, 30.000 personnes ignorent qu’elles sont séropositives et constituent le «réservoir caché» de l’épidémie de SIDA, selon une étude réalisée par une équipe de l’université Pierre-et-Marie-Curie, à Paris. Infectées sans le savoir, elles deviennent des vecteurs inconscients de la maladie. Ces associations œuvrent dans la sensibilisation, la prévention, l’accompagnement et la prise en charge des séropositifs.
Une journée contre les discriminations
Une journée contre les discriminations

Ce 1er décembre est placé sous le sceau de la lutte contre les discriminations. Les séropositifs souffrent, en outre de leurs maux, de la discrimination qu’ils font face chaque jour. « Une journée, pour la prévention, pour se souvenir, aussi, de toutes ces personnes qui sont mortes d’une maladie qui continue à tuer. C’est une maladie qui est, aussi, marquée par les discriminations qu’elle génère. Le regard de l’autre, les difficultés à vivre dans une société quant on n’a pas accès, par exemple, aux crédits bancaires. Une société, dans laquelle on vous interdit encore un certain nombre de destination quant on est porteur de VIH.», Souligne Anne HIDALGO. L’ONUSIDA en collaboration avec Madame Aung San SUU KYI, lauréate du prix Nobel de paix, viennent de lancer une campagne mondiale de zéro discrimination.

« Pourquoi ce message est important », s’interroge le Dr Mamadou DIALLO. « C’est la discrimination qui est notre dernier obstacle sur l’accès universel au traitement pour toutes les personnes. Les pratiques discriminatoires, l’exclusion, les injustices, font que beaucoup d’individus parmi nous, qui sont des séropositifs ou d’autres qui ne le sont pas, mènent un mode de vie qui peut les mener à risque de cette maladie. Tant que ces personnes ne viennent pas joindre le groupe, tant que ces personnes n’ont pas accès aux services, nous ne pourront jamais, inverser la trajectoire de l’épidémie du sida.», Répond le directeur régional de l’ONUSIDA.
« On a tout pour vaincre le Sida…»
« On a tout pour vaincre le Sida…»

« Sur un plan international, nous sommes dans une période où nous avons les outils, les connaissances et la détermination pour vaincre le SIDA », informe Dr DIALLO. Au cours des cinq dernières années le monde a enregistré une diminution de presque 30% des nouvelles infections, un recul de près de 35% des décès liés au VIH/SIDA et une augmentation exponentielle des porteurs du virus qui sont sous traitement. L’obstacle majeur reste les discriminations. « Nous avons la capacité de pouvoir briser la trajectoire du SIDA et de vaincre cet épidémie. Mais tant qu’il y a des individus, parmi nous, qui pour leurs orientations sexuelles, leurs modes de vie, leurs séropositivités, seront exclus, ou sont obligés de se cacher, nous ne pourront, donc lutter contre cet épidémie.», conclu le Dr DIALLO.
Landry Rukingamubiri
Paru dans le Diasporas-News n°47 de Décembre 2013


