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La France et son pré-carré centrafricain

La France et son pré-carré centrafricain
Cela aurait permis d’avoir un consensus large et l’assentiment de tous les participants ; surtout du président sud-africain Jacob Zuma. Malheureusement, celui-ci invoqua la préparation de future élection pour ne pas assister à la conférence de Paris. Au final, la bonne fenêtre de tir fut le passage dans la capitale française du premier ministre de la RCA Nicolas Tiangaye. Le 25 novembre, le ministre de la Défense français Jean-Yves le Drian annonça que son pays enverra 1.000 hommes en RCA en renfort aux 550 déjà déployés – en appui de la mission africaine – et ce pour un délai de six mois ! Le ministre des Affaires Etrangères Laurent Fabius est sur un temps beaucoup plus long. Car pour lui, la dimension sécuritaire et humanitaire reste une priorité. Mais le rétablissement de l’Etat de droit et de l’économie est un travail de longue haleine.

Aucun des prédécesseurs de François Hollande, depuis l’instauration de la 5ème République française n’a pu éviter de se frotter sur le dossier « Centrafrique ». Même si ce dernier a voulu d’emblée marquer son quinquennat par une approche différente des relations de la France avec son pré-carré africain. La remise à plat des accords de Défense avec ses anciennes colonies et l’allègement du dispositif militaire français en Afrique de 2008 ont épargné le contingent français basé en RCA, carrefour stratégique avec Djibouti et le Gabon.

La disparition mystérieuse au lendemain de l’indépendance de Barthélémy Boganda et son remplacement par son cousin David Dacko, porte la patte de l’Africain du palais de l’Elysée Jacques Foccart et la bienveillance du Général de Gaule. De même que l’avènement de Jean-Bedel Bokassa en 1965, son intronisation comme empereur du temps de Valéry Giscard d’Estaing ont été gérés en sous-main par l’ancienne puissance coloniale. Et la destitution de l’empereur par le même David Dacko, lequel arriva dans l’avion de l’armée française de l’opération Baracuda en 1979 ?

Pendant le règne de François Mitterrand, le saint-cyrien André Kolingba, auteur du coup d’Etat de 1981 avait comme chef de la sécurité présidentielle le colonel Jean-Claude Marion, un officier de renseignements de la DGSE. Quant à Jacques Chirac, il s’est coltiné plusieurs mutineries militaires en 1996 et 1997. Le régime d’Ange Félix Patassé n’a été sauvé que grâce au renfort de milliers de soldats français déployés dans Bangui. Mais la France a préféré son chef d’état-major François Bozizé. Même si celui-ci, en 2003, a mené sa marche sur Bangui depuis sa base arrière tchadienne, ce sont deux avions de combat français qui ont survolé la capitale centrafricaine pour tenir en respect les soldats loyalistes. Que dire de Nicolas Sarkozy, l’homme de la rupture avec la Françafrique qui a dû envoyer 200 parachutistes et des avions de chasse pour libérer Birao (Nord), en octobre 2007 prise par une rébellion !  

 Alex ZAKA
Paru dans le Diasporas-News n°47 de Décembre 2013

 

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