samedi, juillet 27, 2024
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Afrique du Sud: les mineurs commémorent la fusillade de Marikana

Afrique du Sud: les mineurs commémorent la fusillade de Marikana
Les mineurs de Marikana, en Afrique du Sud, commémorent vendredi le drame survenu le 16 août 2012, lorsque la police a ouvert le feu sur une foule de grévistes hostiles, faisant 34 morts et 78 blessés sur ce site d’extraction de platine.
Les cérémonies sont organisées par le syndicat Amcu, la petite formation radicale à l’origine de la grève l’an dernier. 
A 10h00 (08h00 GMT), plusieurs centaines de personnes commençaient à se rassembler dans le calme. Autour du lieu de la fusillade, environ 70 mineurs portant des T-shirts verts d’Amcu chantaient, tandis qu’une centaine d’autres étaient montés sur la colline où les grévistes avaient l’habitude de se regrouper l’an dernier.
Ils avaient lancé leur mouvement pour réclamer des augmentations de salaire à la direction de Lonmin, l’exploitant britannique de cette mine située dans la « ceinture de platine » de Rustenburg, à une centaine de kilomètres au nord-ouest de Johannesburg.
Le jour de la fusillade, « j’ai couru pour échapper à la mort. C’était un jour terrible », témoigne Ramero Nomborane, 33 ans, « je me battais juste pour mon salaire, mais jusqu’à aujourd’hui, rien n’a changé, je n’ai toujours pas plus d’argent ».
Autour de la mine, les rivalités syndicales qui avaient mis le feu aux poudres en 2012 sont loin d’être éteintes. Plusieurs militants ont été tués à Marikana depuis un an, la dernière en date étant une responsable du grand syndicat des mines NUM, abattue lundi devant son domicile.
Le NUM, qui a perdu son statut de syndicat majoritaire au profit de l’AMCU, boycotte les commémorations vendredi.

Afrique du Sud: les mineurs commémorent la fusillade de Marikana
A partir de 10h00 (08h00 GMT), des chants, des poèmes, puis des célébrations religieuses doivent rappeler la mémoire des victimes du massacre. Cette fusillade policière était sans précédent dans la jeune démocratie sud-africaine, et avait douloureusement rappelé la répression du régime ségrégationniste de l’apartheid, aboli en 1994. 
Dans l’après-midi, le recueillement devait laisser la place à des interventions des représentants des mineurs et de la direction, et à un point sur les travaux de la commission d’enquête, qui n’ont toujours pas débouché un an après.
Le point d’orgue devait être la minute de silence, prévue à 16h00 (14h00 GMT), à l’heure précise où les policiers ont ouvert le feu.
Le président sud-africain, dont la présence n’a pas été annoncée aux commémorations, a invité ses concitoyens à faire de cette journée un moment de réflexion.
« Nous devons aussi être déterminés à faire tout notre possible pour éviter que de tels événements ne se reproduisent », a déclaré Jacob Zuma dans un communiqué publié mercredi.

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Le syndicat national des mineurs (NUM), proche du parti au pouvoir mais en perte de vitesse, s’oppose au syndicat radical Amcu, reconnu majoritaire cette semaine par la direction de Lonmin, au grand dam du NUM.
Cette rivalité syndicale ne cesse d’endeuiller la région depuis un an, les assassinats, suicides et intimidations se succédant jusqu’à ce début de semaine avec l’exécution sommaire, devant sa maison, d’une militante de NUM.
Après ce nouveau règlement de compte et pour tenter d’apaiser les tensions, Amcu a invité son rival syndical à le rejoindre sur scène vendredi pour les commémorations, une invitation fermement rejetée par le NUM.
« Les bonnes intentions du président d’Amcu sont salies par l’accord signé avec la direction, qui lui donne tous les pouvoirs, et par sa mainmise totale sur l’organisation de la cérémonie », a affirmé le NUM pour expliquer sa décision.
A ces tensions syndicales s’ajoutent la défiance constante envers la police et l’absence de résultats des travaux de la commission d’enquête, lancée par le président pour faire la lumière sur le drame.
« Nous ne savons toujours pas précisément ce qui s’est passé à Marikana, la commission n’a pas rendu ses conclusions -nous ne sommes pas près de pouvoir déterminer qui est responsable de la mort des 34 mineurs », souligne l’analyste politique Eusebius McKaiser.
afp

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