Dans la cour de l’hôpital Bigoua, à la sortie de Bangui, le docteur Magloire Odio accueille les rares mères venues faire vacciner leurs enfants: « elles ne sont pas nombreuses aujourd’hui parce qu’il y a encore eu des tirs ce matin. Les gens ont peur ».
A quelques mètres de là, un barrage est installé, marquant la sortie de la capitale. Les nouveaux maîtres du pays, vêtus d’uniformes dépareillés, arborant tantôt un béret rouge, tantôt un turban, sont là et contrôlent systématiquement les véhicules, le doigt sur la détente de leur arme.
Il y a peu encore, au moment de la prise du pouvoir par la rébellion Séléka en mars, l’hôpital accueillait beaucoup de blessés par balle. Désormais, le Dr Odio se bat contre un autre fléau: une épidémie de rougeole frappant les jeunes enfants.
« L’épidémie a été déclarée en février, nous avons organisé une première riposte, et puis une deuxième qui est en train de s’achever », explique le médecin. Mais le changement de régime, son cortège de violences, l’insécurité, les pillages, entravent la campagne de vaccination.
Coiffée de jolies tresses rouges et vêtue d’une robe de pagne colorée, Alida Djomas, 21 ans attend devant le dispensaire avec ses deux enfants: « J’avais entendu parler de l’épidémie et puis la Croix rouge est passée dans mon quartier. Je suis venue parce qu’on n’a pas besoin que nos enfants tombent malades, en plus ».
D’autres mères ont simplement répondu à un appel radio-diffusé, comme Mathilde Demba Messi, quatre enfants, venue, explique-t-elle en Sango, la langue nationale, « parce que la radio me l’a demandé ».
Selon l’Unicef, principal acteur de la campagne avec le gouvernement et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 123.000 enfants ont déjà été vaccinés à Bangui depuis le début des opérations, et en principe « tout le pays devrait être couvert pour la fin septembre, si nous n’accusons pas de retard », explique Célestin Traoré, chargé de la section Survie et Développement de l?enfant de l’agence onusienne à Bangui.
Si les problèmes sécuritaires du pays sont un facteur de retard, ce sont surtout les pillages, accompagnant le Séléka dès son entrée dans la capitale qui ont plombé le travail: « Le pillage et la destruction des services de santé, y compris la chaîne de froid et des médicaments (…) compromet sévèrement la mise en oeuvre de la réponse de l?Unicef », souligne le Dr Traoré.
La Centrafrique oubliée
« On va au devant d’une crise humanitaire généralisée, mais tout le monde l’ignore. Il y a eu le Mali, la Syrie… et plus vraiment de place pour la Centrafrique », commente un humanitaire ne désirant pas être cité.
Assis derrière son petit bureau encombré, dans une pièce sans électricité où la lumière peine à filtrer, le Dr Odio insiste: « Il n’y a pas que la rougeole, il y a des maladies comme le paludisme qui sont toujours là, la crise sanitaire, elle est permanente ici! ».
A quelques mètres de là, un barrage est installé, marquant la sortie de la capitale. Les nouveaux maîtres du pays, vêtus d’uniformes dépareillés, arborant tantôt un béret rouge, tantôt un turban, sont là et contrôlent systématiquement les véhicules, le doigt sur la détente de leur arme.
Il y a peu encore, au moment de la prise du pouvoir par la rébellion Séléka en mars, l’hôpital accueillait beaucoup de blessés par balle. Désormais, le Dr Odio se bat contre un autre fléau: une épidémie de rougeole frappant les jeunes enfants.
« L’épidémie a été déclarée en février, nous avons organisé une première riposte, et puis une deuxième qui est en train de s’achever », explique le médecin. Mais le changement de régime, son cortège de violences, l’insécurité, les pillages, entravent la campagne de vaccination.
Coiffée de jolies tresses rouges et vêtue d’une robe de pagne colorée, Alida Djomas, 21 ans attend devant le dispensaire avec ses deux enfants: « J’avais entendu parler de l’épidémie et puis la Croix rouge est passée dans mon quartier. Je suis venue parce qu’on n’a pas besoin que nos enfants tombent malades, en plus ».
D’autres mères ont simplement répondu à un appel radio-diffusé, comme Mathilde Demba Messi, quatre enfants, venue, explique-t-elle en Sango, la langue nationale, « parce que la radio me l’a demandé ».
Selon l’Unicef, principal acteur de la campagne avec le gouvernement et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 123.000 enfants ont déjà été vaccinés à Bangui depuis le début des opérations, et en principe « tout le pays devrait être couvert pour la fin septembre, si nous n’accusons pas de retard », explique Célestin Traoré, chargé de la section Survie et Développement de l?enfant de l’agence onusienne à Bangui.
Si les problèmes sécuritaires du pays sont un facteur de retard, ce sont surtout les pillages, accompagnant le Séléka dès son entrée dans la capitale qui ont plombé le travail: « Le pillage et la destruction des services de santé, y compris la chaîne de froid et des médicaments (…) compromet sévèrement la mise en oeuvre de la réponse de l?Unicef », souligne le Dr Traoré.
La Centrafrique oubliée
« On va au devant d’une crise humanitaire généralisée, mais tout le monde l’ignore. Il y a eu le Mali, la Syrie… et plus vraiment de place pour la Centrafrique », commente un humanitaire ne désirant pas être cité.
Assis derrière son petit bureau encombré, dans une pièce sans électricité où la lumière peine à filtrer, le Dr Odio insiste: « Il n’y a pas que la rougeole, il y a des maladies comme le paludisme qui sont toujours là, la crise sanitaire, elle est permanente ici! ».
« Avant la crise, notre pays connaissait déjà des problèmes au niveau de son système sanitaire et la crise est venue aggraver cet état de choses », commente pour sa part le ministre de la Santé, Aguide Sounouk, soulignant « qu’il faudra nécessairement que la sécurité revienne pour permettre à tous d’être opérationnels ».
« La situation se détériore rapidement. Nous devons agir maintenant », avait averti le 22 juillet la Commissaire européenne à l’Aide humanitaire, Kristalina Georgieva, en visite à Bangui avec la sous-secrétaire générale de l’ONU, Valerie Amos.
Tout en voulant montrer par leur présence que la Centrafrique n’était pas « une crise oubliée » – comme l’ont dénoncé plusieurs ONG françaises – les deux responsables avaient néanmoins dû admettre que l’attention de la communauté internationale était focalisée sur d’autres crises.
Mais les ONG estiment que l’ensemble de la population (4,6 millions de personnes) et particulièrement les jeunes enfants ont été affectés par les troubles.
afp
« La situation se détériore rapidement. Nous devons agir maintenant », avait averti le 22 juillet la Commissaire européenne à l’Aide humanitaire, Kristalina Georgieva, en visite à Bangui avec la sous-secrétaire générale de l’ONU, Valerie Amos.
Tout en voulant montrer par leur présence que la Centrafrique n’était pas « une crise oubliée » – comme l’ont dénoncé plusieurs ONG françaises – les deux responsables avaient néanmoins dû admettre que l’attention de la communauté internationale était focalisée sur d’autres crises.
Mais les ONG estiment que l’ensemble de la population (4,6 millions de personnes) et particulièrement les jeunes enfants ont été affectés par les troubles.
afp