mardi, avril 23, 2024
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Le président soudanais, recherché par la CPI, a quitté le Nigeria

Le président soudanais, recherché par la CPI, a quitté le Nigeria
Le président soudanais Omar El-Béchir,recherché par la CPI pour crimes de guerre, a quitté le Nigeria, a indiqué mardi un porte-parole de l’ambassade du Soudan, alors que des voix se sont élevées pour demander son arrestation.
« Il est parti dans l’après-midi » (de lundi), a déclaré à l’AFP Mohammed Moiz, porte-parole de l’ambassade du Soudan à Abuja. 
M. Moiz a cependant nié tout lien entre le départ de M. Béchir à la veille de la fin du sommet auquel il participait et les demandes d’arrestation dont il fait l’objet, déclarant que celui-ci avait un autre engagement.
M. Béchir était arrivé dimanche au Nigeria pour assister à un sommet de l’Union Africaine (UA) sur le sida, la tuberculose et le paludisme qui a commencé lundi et doit s’achever mardi.
M. Moiz a déclaré que M. Béchir est reparti pour Khartoum mais il n’a pas donné de détails sur l’engagement qui l’a poussé à rentrer.
Le Nigeria avait justifié lundi sa décision d’accueillir le président soudanais, sous le coup de mandats d’arrêt de la CPI, renvoyant la responsabilité de son invitation à l’Union africaine.
M. Béchir fait l’objet de deux mandats d’arrêt devant la Cour pénale internationale, basée à La Haye, pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide dans le conflit de la province soudanaise du Darfour.
Le Nigeria étant partie prenante à la CPI, il a en théorie l’obligation d’arrêter M. Béchir. Mais la politique de l’UA est d’ignorer les mandats d’arrêt de la CPI, l’organisation panafricaine lui reprochant de n’avoir jusqu’à présent inculpé que des Africains.
Un « affront aux victimes » du Darfour
La venue de M. Béchir au Nigeria a été critiquée par des ONG comme Human Rights Watch, et des militants nigérians des droits de l’homme avaient déclaré avoir l’intention de saisir la justice nigériane pour réclamer l’arrestation du président soudanais.
M. Béchir s’est déjà rendu dans des pays membres de la CPI tels que le Tchad, Djibouti et le Kenya, mais certains pays africains tels que l’Afrique du Sud et le Botswana l’ont maintenu à l’écart.
Pour l’ONG Human Rights Watch, la résolution de l’UA selon laquelle les mandats d’arrêt doivent être ignorés « ne dispense pas le Nigeria de ses obligations en tant que membre de la CPI ».
Pour Elise Keppler, directrice adjointe du programme justice internationale de HRW, le fait d’accueillir M. Béchir est un « affront aux victimes » du Darfour.
Le Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn, président en exercice de l’UA, a récemment accusé la CPI de mener « une sorte de chasse raciale » et pour certains responsables, les mandats d’arrêts contre le dirigeant soudanais entravent le processus de paix dans son pays.
Les militants des droits de l’homme rétorquent que la grande majorité des investigations sont menées à la demande des gouvernements des pays où les crimes ont eu lieu ou du Conseil de sécurité des Nations Unies à cause de la gravité des crimes commis. 
« Comment peut-on considérer que la (CPI) prend (tel ou tel pays)pour cible alors qu’ils ne font que répondre à des requêtes venant directement des gouvernement concernés ou du Conseil? », s’est interrogée Mme Keppler.
En 2008, les Nations Unies estimaient que le conflit au Darfour avait fait 300.000 morts, un chiffre contesté par Khartoum.
afp

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