samedi, avril 27, 2024
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Snowden: Venezuela et Nicaragua disposés à lui accorder l'asile

Snowden: Venezuela et Nicaragua disposés à lui accorder l'asile
Le président du Venezuela, Nicolas Maduro, et le président du Nicaragua, Daniel Ortega, ont tous deux affirmé vendredi qu’ils étaient disposés à accorder l’asile à l’ex-consultant de l’Agence de la sécurité américaine Edward Snowden, au moment où celui-ci, bloqué depuis 13 jours dans la zone de transit de l’aéroport de Moscou-Cheremetievo, voyait sa situation s’enliser, le forçant à solliciter six nouveaux pays.
Nicolas Maduro a annoncé vendredi au cours d’une célébration de l’indépendance du Venezuela qu’il accordait « l’asile humanitaire au jeune Snowden pour le protéger de la persécution de l’empire le plus puissant du monde, qui s’est déchaînée sur lui ».
« Nous, nous sommes ouverts et respectueux du droit d’asile et il est clair que si les circonstances le permettent, nous recevrons Snowden avec grand plaisir et lui donnerons l’asile ici au Nicaragua », a déclaré pour sa part Daniel Ortega, qui a confirmé avoir reçu une demande de M. Snowden à l’ambassade du Nicaragua à Moscou.

Snowden: Venezuela et Nicaragua disposés à lui accorder l'asile
Ces annonces des deux chefs d’Etat interviennent le jour même où WikiLeaks a annoncé sur son compte Twitter qu’Edward Snowden, qui avait précédemment adressé des demandes à 21 Etats, « a demandé l’asile auprès de six autres pays ». 
Le site fondé par Julian Assange s’est refusé à divulguer pour le moment le nom des capitales sollicitées, « de crainte d’une tentative d’ingérence de la part des Etats-Unis ».
La situation du réfugié s’enlise, s’accordaient à estimer vendredi les analystes à Moscou. »Le risque de voir Snowden bloqué à Moscou pour un temps indéterminé est de plus en plus grand », estimait Maria Lipman, de l’antenne moscovite du Centre Carnegie.
Le fugitif américain a fait au début de la semaine des demandes d’asile à 21 pays, mais la France et l’Italie ont fait savoir jeudi qu’elles ne l’accueilleraient pas, emboîtant ainsi le pas à l’Allemagne, au Brésil, à la Norvège, l’Inde, la Pologne, l’Islande, l’Autriche, la Finlande, aux Pays-Bas et à l’Espagne.
De son côté, la diplomatie russe a botté en touche, refusant de commenter davantage une affaire de plus en plus embarrassante. « Nous n’avons plus de commentaires sur ce sujet », a répondu le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Alexandre Loukachevitch lors de son briefing hebdomadaire.

Snowden: Venezuela et Nicaragua disposés à lui accorder l'asile
La veille, le vice-ministre des Affaires étrangères Sergueï Riabkov avait répété que Moscou ne pouvait en rien influer sur le sort du jeune homme, qui a du reste renoncé à demander l’asile à la Russie après que le président Vladimir Poutine a exigé de lui qu’il cesse ses révélations qui font « du tort » aux Etats-Unis.
L’informaticien, à l’origine de révélations fracassantes sur un programme américain secret de surveillance des communications mondiales, a été au centre d’un imbroglio diplomatique en début de semaine.
De retour mardi d’une visite à Moscou, le président bolivien Evo Morales, qui s’était dit prêt à accueillir le jeune homme dans son pays si celui-ci en faisait la demande, a vu son avion contraint de faire une escale de 13 heures à Vienne après que plusieurs pays européens, le soupçonnant de ramener Snowden avec lui, lui eurent refusé le survol de leur espace aérien.
Jeudi, le chef de l’Etat bolivien a accusé Washington d’avoir fait pression sur la France, l’Espagne, le Portugal et l’Italie pour qu’ils interdisent ce survol, et menacé de fermer l’ambassade des Etats-Unis à La Paz.
La Bolivie, soutenue par certains de ses alliés traditionnels (Equateur, Surinam, Argentine, Uruguay et Venezuela), a par ailleurs exigé des excuses publiques et des explications. 
Dans une déclaration commune, ces pays membres de l’Union des nations sud-américaines (Unasur, qui regroupe 12 pays) ont notamment relevé que « l’offense » subie par Morales en Europe n’était pas seulement un affront personnel mais constituait une agression pour toute l’Amérique Latine.
Moscou a aussi condamné jeudi l’attitude de la France, de l’Espagne et du Portugal, jugeant qu’elle ne pouvait « guère être considérée comme un acte amical à l’égard de la Bolivie, ainsi que de la Russie ».
Paris avait exprimé ses « regrets » mercredi, affirmant ne pas savoir au moment des faits que le président bolivien était à bord de l’avion.
Le ministre espagnol des Affaires étrangères José Manuel Garcia Margallo a appelé vendredi à l’apaisement des relations diplomatiques. »La réaction de tous les pays européens, qui ont adopté des mesures, bonnes ou mauvaises, s’est fondée sur l’information que nous avions reçue », selon laquelle Edward Snowden se trouvait à bord de l’avion, a-t-il plaidé.
En France, cet épisode a suscité de vives critiques de l’opposition, qui a accusé le gouvernement de s’être plié aux volontés des Etats-Unis.
Parallèlement, l’influent quotidien Le Monde a accusé les services secrets français de mener eux-mêmes une surveillance électronique à grande échelle.
L’affaire a aussi suscité des remous dans les relations entre l’Union européenne et les Etats-Unis.
La publication le week-end dernier de nouvelles informations sur l’espionnage des communications de l’Union européenne par Washington a provoqué la colère des Européens, France et Allemagne en tête et menacé de retarder des négociations sur un accord de libre-échange avec les Etats-Unis.
Finalement, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a annoncé mercredi que ces négociations seraient bien lancées le 8 juillet, mais qu’en parallèle des groupes de travail devraient clarifier l’ampleur de l’espionnage pratiqué par les Américains.
afp

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