samedi, avril 20, 2024
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L'Egypte s'invite dans la visite de Hollande à Tunis

L'Egypte s'invite dans la visite de Hollande à Tunis
Le président français François Hollande a appelé, lors d’un déplacement à Tunis, berceau du Printemps arabe, à « tout faire » pour revenir au processus démocratique en Egypte, tout en louant la transition chaotique en cours en Tunisie.
M. Hollande s’est gardé de condamner un coup d’Etat militaire en Egypte, contrairement à son homologue tunisien Moncef Marzouki, un laïc de centre-gauche allié aux islamistes d’Ennahda qui dirigent le gouvernement.  
« Nous devons tout faire pour que (le processus) puisse reprendre sur la base du pluralisme et du rassemblement », a déclaré M. Hollande, au lendemain de la destitution par l’armée égyptienne du président islamiste Mohamed Morsi.
« C’est un échec quand un président élu démocratiquement est déposé. C’est un échec quand une population se soulève rassemblant des millions de personnes pour demander la fin du mandat d’un président », a-t-il ajouté.
A l’inverse, M. Hollande, premier chef d’Etat français à se rendre à Tunis depuis le soulèvement de janvier 2011, a rendu hommage au berceau du Printemps arabe.
« La France est attachée à ce que vous puissiez accomplir avec succès la révolution que vous avez engagée », a-t-il dit.
« Ce qui est clair, c’est qu’il y a aussi pour vous une obligation de réussir car vous êtes un exemple, une référence pour beaucoup de peuples arabes », a relevé M. Hollande qui juge « maîtrisée » la transition en Tunisie.
« Comprendre ce signal »

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De son côté, M. Marzouki, a exclu que le scénario égyptien puisse se reproduire dans son pays, islamistes et laïcs, malgré leur vive opposition, dialoguant pour trouver un consensus sur la future Constitution.
« Ceci étant, nous devons bien comprendre ce signal (le coup d’Etat en Egypte, ndlr), faire attention, comprendre qu’il y a de grosses demandes sur le plan social et économique », a-t-il dit. 
Si la conférence de presse des deux présidents a été largement dominée par les évènements égyptiens, près d’une vingtaine d’accords ont été signés touchant au transport ferroviaire, à l’éducation, à la coopération agricole, à l’accès à l’eau et à l’environnement.
M. Hollande doit aussi rencontrer dans l’après-midi le chef du gouvernement Ali Larayedh, issu du parti islamiste Ennahda. 
Vendredi, avant de rencontrer des représentants de la société civile et de l’opposition, il prononcera à l’Assemblée nationale constituante (ANC) un « message d’encouragement » aux parlementaires qui peinent depuis octobre 2011 à doter leur pays d’institutions pérennes.  En France, l’UMP (droite, opposition) a appelé M. Hollande à ne pas « cautionner » un gouvernement incapable de respecter sa « feuille de route ».
Mais le président français devrait éviter toute polémique, d’autant que le soutien de la France au régime de Ben Ali sous la présidence de Nicolas Sarkozy a laissé un goût amer à de nombreux Tunisiens.
D’ailleurs si François Hollande est accompagné d’une dizaine de ministres, Manuel Valls n’était pas du voyage alors que le ministre de l’Intérieur s’était attiré les foudres d’Ennahda en dénonçant la montée d’un « fascisme islamique » après l’assassinat de l’opposant tunisien Chokri Belaïd, le 6 février.
« Principes de liberté et de pluralisme »

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Le président français a néanmoins rappelé « sans ingérence » ses « valeurs qui sont celles des droits de l’Homme et donc de la Femme et d’une manière générale des principes de liberté et de pluralisme ».
La veille, plusieurs ONG l’ont appelé à plaider à Tunis en faveur d’un « système démocratique pleinement respectueux des droits humains ».
Ces organisations pointent le cas du rappeur Weld El 15, condamné en première instance à deux ans ferme pour une chanson insultant la police avant de voir sa peine réduite à du sursis en appel.
Elles ont aussi rappelé qu’un militant athée purge une lourde peine pour avoir partagé des caricatures anti-islam sur internet et que la militante féministe Amina Sbouï est détenue depuis la mi-mai pour avoir peint le mot « FEMEN » sur le muret d’un cimetière de Kairouan.
Sur un plan plus symbolique, M. Hollande devrait s’entretenir également avec la veuve de Farhat Hached, leader nationaliste et père du syndicalisme tunisien dont l’assassinat en 1952 a été attribué à La Main Rouge, une organisation paramilitaire active sous le protectorat français. 
Il devrait annoncer l’ouverture des archives françaises relatives à sa mort.
Le président devrait aussi annoncer le maintien en 2014 de son aide à la Tunisie au niveau actuel (500 millions d’euros environ) et amorcer une conversion de la dette tunisienne pour financer des investissements.
afp

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